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Époque : circa 1870
Provenance : France
École
École française
Sculpture animalière
Dimensions
Hauteur : 10,5 cm
Largeur: 17 ,5 cm
Profondeur : 5 cm
Signature : Sur la terrasse avant : DUBUCAND
Matériau : Épreuve en bronze à patine brune nuancée, composée d'une seule pièce.
Fondeur : Sur le socle de la terrasse, à l’arrière droit, la marque du fondeur : E.V 3187
GTGBDUBUCANDSETTER
Né à Paris le 25 novembre 1828, Alfred Dubucand commence sa carrière relativement tardivement, au Salon de 1867, il a alors 39 ans. Surfant sur la vague animalière, Il expose un Faisan en cire. La sculpture ayant obtenu quelque succès, il la représente au salon suivant, en bronze cette fois. Il procèdera ainsi désormais, exposant une première fois des sculptures en cire pour ensuite, assuré de l’intérêt du public, les éditer en bronze. Avec une régularité remarquable, il sera présent à chaque Salon jusqu’en 1883.
Les animaux autour du thème de la chasse le captivent et lorsqu’il découvre l’Orient, le voilà fasciné à son tour par la faune maghrébine, qu’il met aussi parfois en scène avec des humains.
Son souci du détail et sa capacité à capturer le mouvement en suspens le classe dans la catégorie des grands sculpteurs animaliers, tels les Barye père et fils, Pierre-Jules Mène ou Emmanuel Frémiet.
Peut-être s’agit-il d’un bronze un peu conventionnel par son sujet, tant de fois traité, et par sa composition ? Si le regard reste superficiel, cela ne fait aucun doute. Mais que l’œil s’aiguise, et cette sculpture se révèle …
Observons le socle sur lequel le sujet ne repose que pas trois points d’appui. Il est jonché de feuillages qui suggèrent que le setter est dans un sous-bois. Un petit bruit, une odeur, le voilà à l’arrêt, l’œil aux aguets. Toute sa fougue retenue, les muscles bandés prêts à l’action, le setter attend son heure. Alfred Dubucand a capté cette énergie concentrée au service de l’action du chien de chasse. Le corps bien charpenté aux poils fins et longs et aux proportions harmonieuses s’étire tout en longueur. La queue, qui s’attache presqu’au niveau du dos pointe droit. Frangée de grands poils, elle accentue cette impression d’horizontalité. Mais déjà, on le devine, le chien va se ramasser, et dans un élan fougueux, bondir vers sa proie.
Longtemps tenue pour mineure, la sculpture animalière prend au 19ème siècle un essor qui ne sera plus jamais démenti. Jusqu’alors très lié au classicisme, le thème animalier s’affranchit, notamment grâce à Antoine-Louis Barye (1795-1878), de la mythologie qui lui servait de support. Désormais, les artistes choisissent de faire de l’animal le sujet principal de leur œuvre.
La vulgarisation des Sciences Naturelles attire l’intérêt sur l’animal, qui devient un sujet d’étude et d’inspiration. Lancé par Antoine-Louis Barye, le mouvement des Animaliers trouve en Emmanuel Frémiet (1824-1910) un chantre d’exception. Alliant esprit d’observation et sens du pittoresque, qu’il mâtine d’un grain de fantaisie, il tire une partie de son inspiration des théories révolutionnaires de Charles Darwin, que sa proximité avec le Muséum d’Histoire Naturelle lui permet de suivre.
L’intérêt à la fois du public et des artistes est si grand que s’ouvrent un peu partout en France des jardins zoologiques où les sculpteurs peuvent observer de visu les animaux en captivité, et découvrir les animaux ramenés des expéditions géographiques et scientifiques, ainsi que des pays conquis : rhinocéros, éléphants, panthères, tigres, gazelles, antilopes, gorilles … C’est ainsi qu’à Paris, tout au long du siècle, la Ménagerie du Jardin des Plantes est ouverte le matin, exclusivement aux artistes, l’après-midi étant réservé au public.
Lié au thème animalier, celui de la chasse demeure un sujet de prédilection. Sous le Second Empire, la chasse est un véritable art de vivre, dont on retrouve l’expression jusque dans les demeures urbaines. Des tableaux, objets en bronze, sculptures décorent les cheminées des salles-à-manger et des bibliothèques des intérieurs bourgeois. Viennent s’y joindre des scènes de genre : bébés animaux tétant leur mère, chien attaquant un cervidé, chien ramenant du gibier, bœuf au labour, mère et ses petits …
Jean-Charles HACHET, Les bronzes animaliers : de l’Antiquité à nos jours. 2ème éd. Paris : Éd. Varia, 1992. vol.2, 196 p. L’époque contemporaine
Bernard METMAN, La Petite sculpture au XIXe siècle. Répertoire, [Documents sur la sculpture française et répertoire des fondeurs du XIXe siècle] in Archives de l’art français (Société d’Histoire de l’Art français), 1989, t. XXX, p. 175-218
Christopher PAYNE, Animals in bronze, Woodbridge, Suffolk, England, Antique Collectors Club Dist, 1986 (réed. 2002), 424 pages
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel