Pichet Fleuri - R. Antral

Robert Antral, peintre de l'entre-deux-guerres

Né le 13 juillet 1895 à Châlons-en-Champagne, Louis Robert Antral entre à l’École des Arts Décoratifs de Paris en 1912, et est admis dans l’atelier du peintre Fernand Cormon (1845-1924), qui fut aussi le maître de Henri Matisse,  Chaïm Soutine, Adam Styka, Vincent Van Gogh et de Henri Toulouse-Lautrec entre autres.

La Première Guerre mondiale l’envoie dans les tranchées où il est blessé, mais il reprend sa carrière de peintre et aquarelliste. Il expose au Salon des Indépendants, ainsi qu’au Salon d’Automne. Il aime à peindre les bords de Marne de sa région natale, mais voyage également beaucoup. Il réalise des aquarelles de marines, des vues de ports, des scènes de genres aux traits carrés sans beaucoup de courbes, aussi bien que des natures mortes ou des bouquets de fleurs. Il excelle à rendre les atmosphères brumeuses, les crépuscules sombres et pluvieux Il participe à l’illustration de nombreux ouvrages, dont  À Huis-Clos de Pierre Mac-Orlan, La Boîte à pêche de Maurice Genevoix, Le Chant du Toukan, d’Henry de Montfreid. Il ne dédaigne pas non plus la technique de gravure à l’eau-forte.

Il meurt à Paris, à 43 ans, foudroyé par une crise rénale, le 9 juin 1939.

Pichet Fleuri

De composition très harmonieuse, ce tableau dégage une harmonie de couleurs très douces, qui change des couleurs sombres et brumeuses employées d'ordinaire par Robert Antral. Simple, elle passe par un axe central vertical. Le bouquet introduit, par sa forme inégale et plus touffue d’un côté, un attrait qui invite le regard à se fixer sur lui, plus que sur le reste du tableau.

Le bouquet se compose de fleurs blanches difficiles à identifier, et de roses roses. Dans une alliance de fond brun, elles offrent une touche de douceur, d’innoncence tandis que les fleurs blanches capte la lumière, rappelant la couleur du pichet qui illumine le tableau. La couleur du napperon rappelle la teinte délicate des roses, dans une harmonie de délicatesse très touchante pour un peintre qui aime tant à peintre les brumes, les ocres et les gris de climats pluvieux.

Depuis le 17ème siècle, les tableaux de bouquets de fleurs connaissent un grand succès, à l’initiative des peintres flamands. Souvent porteurs d'une symbolique religieuse ou philosophique, ces oeuvres trouvent toujours place dans les intérieurs bourgeois. Nombre d'artistes s’essaient à ce genre pourtant mineur de la peinture, mais toujours ô combien apprécié des amateurs.