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Artiste
Pierre Lenordez 1815-1892
École
École de sculpture française
Époque
1862 pour le chef-modèle
Dimensions
Hauteur : env. 28,5 cm
Largeur : env. 13,5 cm
Longueur : env. 28,5 cm
Terrasse : 44,5 X 13,5 cm
Signature
Sur le côté gauche de la terrasse, P. Lenordez
Cartouche d’attribution, sur la terrasse, rédigé en anglais : Catherine Hayes and her Colt, winner of the Oaks at Epsom, in 1853, by Lanercoste, dam Constance by Partisan and her filly foal of 1858 by Irish Birdcatcher.
Catherine Hayes et son poulain, vainqueur des Oaks à Epsom en 1853, par Lanercoste, mère Constance par Partisan et son poulain né en 1858 par Irish Birdcatcher.
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune.
Édition non signée du fondeur, toutefois Pierre Lenordez confiait l’édition de ses bronzes à la Fabrique de bronzes d’Art et d’Ameublement Duplan et Salles, située au 32 de la rue de Bondy à Paris. Fabrique collective et atelier fondés en 1852, et médaillée de bronze aux expositions de New York de 1853 et 1854, et médaille de 2ème classe à l’Exposition Universelle de Paris en 1855. Les œuvres produites sont exportées à 50% de la production.
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Pierre Le Nordez est, comme son nom l’indique, un normand. Né le 29 novembre 1814 au Vast (Manche) d’un père cordonnier et d’une mère qui tenait le foyer, il fut un sculpteur atypique, qui adopta très tôt un créneau très spécifique de la sculpture : celui de la sculpture équestre et plus particulièrement les grands champions, vainqueurs de courses hippiques, tout comme le fut, mais en peinture, de l'autre côté de la Manche, son presque contemporain John Frederick Herring Sr.
Éditées en nombre, ses oeuvres trouvent un public parmi la haute bourgeoisie, et bien sûr dans le milieu de l’élevage et des courses. L’univers des courses commence juste à passionner une certaine élite française. En ce deuxième tiers du 19ème siècle, les élevages se mettent en place, bien souvent grâce à la venue en France d’entraineurs britanniques (comme à Chantilly par exemple) qui transmettent leur savoir-faire aux éleveurs français. En effet, les pur-sang de course ne répondent pas aux mêmes critères que les chevaux militaires, ou les chevaux de monte académique. Ils sont sélectionnés pour la vitesse et l’effort intense au galop. Leur silhouette élancée et racée est très différente de la silhouette du cheval académique, et ne remportaient pas, et loin s’en fallait tous les suffrages. Cependant, peu à peu, la gloire et la légende qui auréolent les grands champions hippiques attirent un public de plus en plus large.
Les premières courses hippiques (dans le style des courses britanniques) ont lieu en France en 1776. Jusqu’à la seconde moitié du 19ème siècle, elles restent extrêmement élitistes. Elles ne commencent à devenir populaires que lorsque s’instaurent les paris sur les résultats, à partir de 1848. Les Français, attirés par cette excitation liée à des gains « faciles », se passionnent de plus en plus pour les courses hippiques.
Pierre Le Nordez est plus qu’un sculpteur, c’est un passionné de cheval et sa très grande connaissance hippologique lui a permis de faire paraître en 1886, un ouvrage « Le cheval, sa conformation et son élevage ».
Professeur de sculpture à l'École des Beaux-Arts de Caen, qu'il dirigea, il s'éteignit à l'âge de 77 ans à Saint-Maur (Val de Marne).
Sans doute cette jument pur-sang anglaise fut-elle nommée ainsi en hommage à la très célèbre cantatrice britannique Catherine Hayes née en 1818 (et morte en 1861). La soprano était à l’apogée de sa gloire et de son talent entre 1849 et 1856. En 1851, la cantatrice s’embarquait pour une tournée de cinq années qui l’emmena dans plus de 90 villes américaines du nord et du sud et à Hawaï. Elle poursuivit ses concerts en Australie, qu’elle sillonna avant de se produire en Asie du Sud-Est (Singapour, Batavia – aujourd’hui Djakarta, Calcutta). Étonnante tournée pour une cantatrice du 19ème siècle.
Mais revenons-en à notre Jument Catherine Hayes. Fille du champion Lanercost (né en 1835) vainqueur à Cambridgeshire en 1839, Newcastle de la Gold Cup de 1840, de la Gold Cup d’Ascot en 1841 et 1842, et d’Election.
Pouliche baie au tempérament très calme et doux, que Pierre Lenordez a bien su traduire dans le mouvement de col de la mère et son petit qui se câlinent avec tendresse, Catherine Hayes était née en 1850. En 1852, elle remportait sa première victoire, la Nursery Cup à Goodwood, course dédiée aux pouliches de deux ans. L’année suivante, montée par l’un des meilleurs jockeys de son époque, Charles Marlowe (1814-1882), elle remportait, l’Epsom Oaks, course de plat, qui avait lieu chaque année fin mai-début juin depuis 1779. Elle était ouverte aux pouliches de 3 ans, et se courrait sur 2420 mètres. Sir Lord John Scott rachèta alors la pouliche.
Malheureusement, après cette course, la championne souffrit d’une infection des reins. Elle réussissait néanmoins à battre Mayfair à la Coronation Stakes, course hippique réservée aux pouliches et se déroulant à Ascot, en franchissant la ligne d’arrivée avec plus de deux longueurs d’avance devant le deuxième, Dove, devant Nicotine et Mentmorlass (qui venait pourtant de remporter la One Thousand Guineas de Newmarket). Ses problèmes de santé l’handicapant désormais, elle devint poulinière. Associée au champion Stockwell, elle donna naissance à Belladrum.
Pierre Lenordez, de ciseau si habile et si fidèle, avait réalisé une collection de chevaux de courses célèbres qui offraient un grand intérêt pour les amateurs de hippisme, et ils étaient nombreux dans ces années-là, ce sport se développant depuis 1830. C’est ainsi qu’il sculpta, entre autres, Kettledrum, Orlando, St Albans, Flying Dutchman, très grand champion vainqueur notamment du Derby, du St Leger et de la coupe donnée par l’Empereur de Russie en 1851.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel