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Sculpteur
Pierre-Louis Détrier 1822 - 1897
Époque
Présenté au Salon des Artistes français de 1888
Groupe en plâtre, sous le numéro 4431.
École
École française de Sculpture
Dimensions
Hauteur : env. 42 cm
Longueur : env. 34 cm
Largeur : env. 18 cm
Poids : 14,8 kg
Signature
Signé sur le motif, sur un feuillet sortant du carton à dessin sous le chevalet.
Cartouche de titre : Salon 1888, l'Amateur d'Art.
La sculpture porte la date de 8 avril 1897 gravé sur le rebord de la terrasse.
Matériau
Épreuve en bronze, à patine brune, composée de plusieurs pièces, le bronze est complet.
GTGBDETRIER
Pierre-Louis DÉTRIER est né à Vougécourt, un petit village de Haute-Saône le 25 juillet 1822. Son père, Nicolas, tisserand, était cultivé. Sa mère, Colette VUILLAUME était la fille d’un cultivateur qui exerçait au sein de l’administration locale la fonction de greffier. Dernier d’une fratrie de 8, il arrive assez tard dans la profession puisqu’il a 44 ans lorsqu’il expose pour la première fois au Salon de 1866.
Les livrets des Salons le disent élève de GAYRARD, sans plus de précision. Fut-il l’élève de Raymond GAYRARD, sculpteur et médailleur ? Mais celui-ci, né en 1777, s’éteint à l’âge de 81 ans en 1858, soit 8 ans avant le premier salon de Pierre-Louis DÉTRIER …
Alors fut-il l’élève de Paul GAYRARD, le fils du précédent ? Mais, bien que né en 1807, ce dernier décède prématurément à Enghien-les-Bains le 22 juillet 1855, à 47 ans, d’une infection des poumons.
Alors, le mystère concernant la formation de Pierre-Louis DÉTRIER demeure… Toujours est-il que ses deux premières œuvres exposées au Salon, portrait de M. G…, buste en plâtre, et une étude de tête en bas-relief, en plâtre également, dénotent d’un grand savoir-faire. D’ailleurs, les critiques le concernant sont toujours élogieuses, mais ne vont jamais plus loin.
Présent aux Salons depuis 1866, à 4 exceptions près*, il expose jusqu’à la veille de sa mort.
Marié à Sophie BOSSUET dont il a deux filles et un fils, il dispose d’un atelier rue de la Folie-Méricourt, tout d’abord au numéro 10, puis ensuite au numéro 64, tandis que le foyer familial se situe au 68 de la rue d’Angoulême.
En 1892, veuf depuis de nombreuses années, ses enfants volant tous de leurs propres ailes, Paul-Louis DÉTRIER déménage atelier et domicile à Montreuil-sous-Bois, au 12 de la rue Baudin, où il s’éteint le 3 février 1897 à l’âge de 75 ans.
Il reste encore beaucoup à découvrir sur ce sculpteur très discret mais au ciseau précis et talentueux, qui produisit beaucoup de bustes et quelques statues chargées d’une grande émotion, comme ses diverses maternités, ou l’Alsace !
* 5, en comptant l'année 1871 où le salon ne se tint pas en raison de la guerre franço-prussienne.
Cette sculpture est très originale, unique même en son genre, par son thème, jamais traité en sculpture. Nombre de tableaux représentent des ateliers de peintres, le Salon même, des cabinets de curiosités avec leurs collectionneurs, le premier du genre étant L’Enseigne de Gersaint, peint par Antoine WATTEAU en 1720. Cependant, jamais la sculpture n’avait représenté ce thème de l’Amateur d’Art, à quelque époque que ce soit, fut-ce celle de Louis XVI.
Présenté une première fois en plâtre, au salon de 1888, sous le numéro 4030, et le sobre titre « un amateur », la statue reçoit un accueil courtois. Émile TASSEL, professeur de géométrie descriptive à l’Université Libre de Bruxelles, et collectionneur d’objets japonais**, acquiert*** le modèle en bronze qui est présenté au salon de 1896, sous le numéro 1399 et le titre désormais définitif « L’Amateur d’Art, Louis XVI ».
Cette sculpture, raffinée, délicate toute en subtilité représente un homme penché sur un tableau, la loupe devant l’œil, auscultant la toile avec un intérêt éclairé. Du carton à dessins, coincé entre les pieds du chevalet, dépassent quelques feuillets. L’attitude de l’amateur est bien observée et concentre l’attention de la scène sur le sujet.
Dernier petit mystère entourant Pierre-Louis DÉTRIER et son oeuvre... la date du 8 avril 1897 gravée sur le bord de la terrasse, à l'opposé du cartouche de titre. Que signifie cette date ? Car alors, le sculpteur était mort depuis 3 mois et 5 jours...
Mais finalement, qu'importe ! Cette petite saynette est devenue très recherchée des collectionneurs, qui y voient un clin d’œil à leur propre situation.
**En 1878, le Japon qui s’ouvre à l’Occident depuis l’ère Ansei (1854), et au sommet de l’ère Meiji, offre avec munificence les merveilles de son art et de sa civilisation à l’Exposition Universelle de 1878, créant un réel engouement chez les Français et particulièrement chez les collectionneurs. Des collectionneurs fortunés, tels Edmond de GONCOURT (1822-1896), Henri CERNUSCHI (1821-1896), Emile GUIMET (1836-1918) en France, ou Siegried BING (1838-1905) qui était aussi marchand, ou Émile TASSE, en Belgique, entretiennent cet engouement qui ne cesse de grandir en garnissant leurs collections d’estampes, de nutske et toutes sortes d’objets japonais.
***Émile TASSEL avait déjà acquis au salon de 1885, à Pierre-Louis DÉTRIER, le délicat groupe en bronze « Jeune fille au nid ».
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | env. 34 cm |
Hauteur | env. 42 cm |
Largeur | env. 18 cm |
Poids | 14,8 kg |
Signature | sur le motif |
Époque | salon de 1888 pour le modèle en plâtre |
Daté | 8 avril 1897 |
Matériau | bronze à patine brune |