Molière d'aprèsHoudon

L'Original, le buste de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière

En 1773, la Comédie Française, pour célébrer le centenaire de la mort de son célèbre pensionnaire, commande au sculpteur Jean-Antoine Houdon, un buste de Molière, dont nul n’ignore que s’il mourut le vendredi 17 février 1673, à l’âge de 51 ans, il naquit un 15 janvier 1622.

L’original, en marbre se trouve dans le foyer du public de la Comédie Française. Une copie en plâtre est conservée au Musée Fabre de Montpellier, et son moulage au château de Versailles. Cependant, le succès de cette sculpture en a multiplié les éditions signées et les copies, dans divers formats et matériaux (plâtre patiné, marbre, biscuit de Sèvres, et bien sûr en bronze, dont la majorité des éditions ont été réalisées par la Maison Barbedienne).

De très nombreuses copies, dues à la maison Barbedienne ou non ont été réalisées, en raison de la célébrité encore aujourd'hui si vivante de cet homme exceptionnel que fut Molière.

Jean-Antoine Houdon, un portraitiste sensible et talentueux

Pour découvrir en textes et en images la vie de ce sculpteur au talent si fin et si subtil, attachant artiste au caractère affable qui, tout en étant scrupuleusement réaliste, parvient à réaliser un harmonieux équilibre entre la vérité de la physionomie et l'intériorité du personnage sculpté, rendez-vous sur le blog de la galerie : d'Art & d'Histoire.

Une exception : un buste d'après portraits et non pas d'après nature

Jean-Antoine Houdon, né soixante-huit ans après la mort sur scène de Molière, réalisa avec ce buste le seul portrait qu’il ne put faire d’après nature. Il fut donc contraint de puiser son inspiration ailleurs. Les portraits du grand comédien (huiles sur toile et gravures) qui existaient en nombre, mais seulement deux inspirèrent le sculpteur. Le premier, un portrait attribué à Nicolas Mignard (1606-1668), le second attribué Charles-Antoine Coypel (1694-1752) mais plus vraisemblablement exécuté par Noël Coypel (1628-1707), contemporain de Molière – et grand-père de Charles-Antoine.

Un buste à la française

Le sculpteur choisit de représenter Molière en buste à la française, c’est-à-dire aux épaules, en habits de son époque, et de trois-quarts face.

Jean-Antoine Houdon sut rendre le regard profond et pétillant de l’auteur du Bourgeois Gentilhomme, le sourire qui s’esquisse sous une moustache accusée, le nez aquilin. L’ayant coiffé, ainsi que l’exigeait la mode du 18ème siècle, d’une perruque dans « le style Louis XIV », aux boucles abondantes tombant sur les épaules, surplombée d’une calotte.

Molière porte une large chemise plissée, au col négligemment ouvert partiellement caché par une cravate dont on peut admirer la torsion et les jeux du plissé, sous une veste d’habit d’artiste qui confèrent au buste une grande élégance.