En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales En savoir plus
Aucun produit
Artiste
Emmanuel Frémiet – 1824 - 1910
Époque
1870 pour la statue monumentale du château de Pierrefonds
École
École française de Sculpture
Dimensions sans le socle
Longueur : env. 40 cm
Hauteur : env. 79 cm
Largeur : env. 22 cm
Terrasse : 35 X 12 cm
Dimensions avec le socle
Longueur : env. 40 cm
Hauteur : env. 91 cm
Largeur : env. 14.5 cm
Socle en marbre griotte : 11,80 X 36,5 X 14,5 cm
Signature
Sur le côté gauche de la terrasse : E. FREMIET
Numéroté au pied de la lance (du vivant de l'artiste)
GTGLOUISDOFR
Maître imagier, pour reprendre l’expression de son biographe Jacques de Biez, Emmanuel Frémiet sculpte avec autant de bonheur que les thèmes animaliers qui lui valent son immense renommée, des thèmes plus militaires ou historiques. Son atelier est un laboratoire, un lieu d’étude et de production constante. Esquisses et ébauches couvrent les murs, comme autant de chefs d’œuvres en puissance. Avec simplicité, Emmanuel Frémiet ouvre son atelier à qui veut bien venir le voir. Pour reprendre les mots de son ami Jacques de Biez, qui souvent vint le visiter, « on y cause sans bavarder, on y rêve sans flânerie, car chaque soir écrit en relief pour toujours la rêverie du matin ». Il y règne une gaité qu’entretien le labeur, car Emmanuel Frémiet ne sait rester inactif. Il consacre cinq heures de sa journée à la réalisation effective de son œuvre, et le reste de son temps à l’étude et à la réflexion. Sa journée achevée, il passe voir sa fille Marie Fauré-Frémiet et ses petits-enfants avant de rentrer dans sa demeure de Passy. Ses œuvres sont expressives et lumineuses. De toutes ses sculptures se dégagent un univers qui ne laisse pas indifférent, qu’il soit pittoresque, humoristique, historique mais toujours chargé d’émotion.
À 13 ans, le jeune Emmanuel est admis au sein de la prestigieuse École des Arts Décoratifs. Il en sort trois ans plus tard pour intégrer l'atelier de Jacques-Christophe Werner (1798 – 1856), peintre officiel du Muséum d’Histoire Naturelle du Jardin des Plantes. Dans le même temps, le sculpteur romantique François Rude, mari de sa grand-tante Sophie Frémiet, détectant chez son neveu de grandes capacités artistiques, lui ouvre les portes de son atelier, convaincu de son talent de sculpteur. C'est ainsi que tous les soirs, à peine sorti de chez Werner, le jeune Emmanuel se rend à l’atelier de son oncle où il travaille avec courage et acharnement. Sa persévérance est récompensée lorsqu'en 1843, il est officiellement admis parmi les élèves de François Rude. Au Salon de 1849, il obtient sa première récompense, une troisième médaille, pour Matador et Une Famille de Chats. Une carrière prolifique débute alors...
Pour en apprendre plus sur la carrière foisonnante retrouvez la biographie complète d’Emmanuel Frémiet sur le blog d’Art et d’Histoire de la Galerie.
Sculpteur animalier, Emmanuel Frémiet s’attache avec une grande tendresse au rendu de ses chevaux. Le cheval est pour lui un merveilleux socle pour mettre en valeur sa figure historique. Le cheval exacerbe par les siennes propres les qualités de son sujet qui est un morceau de l’épopée historique. Le cheval, créature délicate, sensible tout autant que vaillante et si peu économe de ses forces incarne l’esprit de la chevalerie. Sa dignité, sa force maîtrisée, son intelligence concentrée interagit sur son cavalier et le met en valeur. Emmanuel Frémiet, statuaire de génie, sait transporter ses facultés d’investigation du domaine des sciences naturelles à celui des sciences historiques. Il cherche, travaille approfondit ses connaissances historiques et exhume des détails archéologiques oubliés. Il restitue avec une extrême précision les armes, gantelets, solerets, cuissards, flancards, bassinets et tant d’autres pièces.
Le sculpteur ne cherche pas la facilité. Il soulève la visière du casque, que tant de ses collègues ont abaissée, pour révéler, sous le blindage, le regard du jeune prince, chevalier réfléchi et décidé, homme d’action et de pouvoir et son visage fin aux traits harmonieux. Regardez bien ce visage, vous y retrouverez les propres traits du sculpteur, ainsi qu'il l'avait fait pour le Credo.
Emmanuel Frémiet a voulu restituer la figure du frère du roi Charles VI le Fol (1380-1422), le mari d’Ysabeau de Bavière, Louis d’Orléans (1372-1407) avec élégance, noblesse et humanité. Pour cette sculpture, Emmanuel Frémiet a fait œuvre d’autant d’érudition historique que de savoir-faire technique. Un artiste complet en somme. Flegmatique, majestueux autant que hiératique, le jeune duc a un maintien vraiment royal. Il est prêt pour le tournoi, un tournoi qu’il compte gagner. En main, le prince tient une lance, qui monte vers le ciel avec une audace homérique.
Dans la réalité, cette javeline, en frêne tout à la fois robuste et léger, était d’un maniement absolument malcommode. C’est pourquoi au matin de la bataille de Poitiers-Maupertuis (1356), Jean II le Bon fit couper à la moitié les lances si longues de ses soldats pour les mettre à égalité avec celles des adversaires Anglais, qui étaient courtes et drues. Mais les princes, chevaliers d’excellence, tenaient à conserver à leur lance toute sa longueur, pour l’élégance des tournois. Emmanuel Frémiet a donc restitué cette lance dans toute sa longueur, racontant à travers elle des tournois hardis, de la bravoure à revendre et sans doute beaucoup d’inconscience, mais avec quel panache !
Prince de sang, Louis d’Orléans est charmant, gracieux, un rien aguicheur. Sa jeunesse le sert. Ce bourreau des cœurs dépense sans compter autant ses charmes que les écus royaux. Héritier du duché de Milan par sa femme, la tendre et ravissante Valentine Visconti, il a tout pour lui. Mais voilà qu’au soir du 23 novembre 1407, alors qu’il sort de l’hôtel Barbette où réside sa belle-sœur la reine Isabeau de Bavière, rue Vieille-du-Temple, il est attaqué par une quinzaine de malfrats masqués à la solde du duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il est laissé pour mort sur le pavé. Valentine Visconti est inconsolable. Du fond de son chagrin, plus rien ne trouve grâce à ses yeux. Elle pleure et pleure encore, se laissant doucement mourir. « Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien ».
Comme beaucoup d’évènements dans la vie, tout n’est qu’une histoire de rencontre. Emmanuel Frémiet entretenait une amitié profonde, sincère et érudite avec Octavien Penguilly l’Haridon (1811-1870). Celui-ci, officier d’artillerie et tout à la fois peintre d’histoire et de guerre aussi bien que peintre de la Bretagne, avait été nommé en 1854 conservateur du musée d’artillerie. Cette amitié ne pouvait qu’entraîner la curiosité d’Emmanuel Frémiet dans un domaine qu’il ne connaissait pas encore. Un nouvel univers s’ouvre à lui qui n’aime rien tant que la découverte. De l’époque romaine à son époque, rien n’échappe à la volonté de connaissance de l’artiste qui restitue le moindre détail du harnachement, de l’armure, de l’armement.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | env. 40 cm |
Hauteur | env. 79 cm |
Largeur | env. 22 cm |
Style - Période | 1870 pour le chef-modèle de Pierrefonds |
Signature | E. FREMIET |
Matériau | Bronze à patine verte composé de 14 pièces reposant sur un double socle de marbre griotte |