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Sculpteur
Charles Anfrie 1833-1905
Époque
Circa 1857 - 1897
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : environ 25 cm cm
Terrasse : 8 X 7 cm
Signature
Sur le rebord droit de la terrasse : C Anfrie
Porte l'indication Salons des Beaux-Arts de 1886
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune
Titré sur la face avant de la terrasse : Quand vous voudrez
L'épée est présente, mais le lien l'attachant au côté gauche de soldat a disparu, un discret fil de fer de la même couleur que la patine. a été rapporté afin de pouvoir la fixer.
Le pompon de l'épée est manquant.
À noter un petit trou sur la terrasse à l'arrière.
GTGBCHASANFRIE
Fils d’un sculpteur de pierre originaire de Saint-Martin de Tallevende, dans la Calvados, Charles Désiré Pierre ANFRIE, s'il fut un sculpteur prolifique, nous apparaît aujourd'hui comme un personnage très discret dont nous ne savons pas grand chose.
Il naquit à Paris, dans le 8ème arrondissement, le 1er avril 1833 de parents normands. Sa mère, Victoire Louis LEPELLETIER, était née dans la Manche, et son père, Pierre Augustin, taillait la pierre à Saint-Martin de Tallevente, dans le Calvados. Sans doute formé par son père, car il entra à l'École des Beaux et fut admis très jeune dans l'atelier du statuaire Eugène-Antoine AIZELIN (1821-1902). Il n'avait que 19 ans lorsqu'il exposa sa première oeuvre au Salon des Artistes français. Il n'y était pas très assidu, et ses envois cessèrent même en 1897. Le 26 juillet 1866, il se mariait à Marie Reine PINÇON, une couturière parisienne dont il eut deux filles.
Charles Anfrie
Il ne produisait aucune sculpture qui ne mesure moins de 25 cm et plus de 50. Ses sujets de prédilection étaient les soldats qui avaient vaillamment combattus, aussi bien en 1870 que dans d’autres circonstances, dans un esprit très patriotique tel La Défense du Drapeau (circa 1875), La Dernière Cartouche, C’est fini !, l’Estafette, Brigade de Dragons, Officier Chargeant au sabre, sur la Brèche, le Zouave…
Charles ANFRIE ne s’était pas cantonné à un seul style, bien qu’il y excellât. Il traita beaucoup d’autres thèmes, sur un mode enjoué et sans prétention comme L’Acrobate, la Joueuse de vièle, la Joueuse d’orgue de barbarie, Le Pécheur, La Fauconnière, La Cueilleuse de cerises, La première culotte, Le Premier Prix, une Élégante avec son chien, une Élégante au chapeau, une Femme ailée, une Ramasseuse de coquillages, une Tricoteuse, la Première cigarette voire même un Cupidon. Et ce petit bijou humoristique qu’est L’Accident qui révèle la désopilante moue consternée d’un garçonnet découvrant l’énorme accroc fait à sa culotte…
Charles Anfrie, sculpteur éclectique s’il en était, avait également réaliser quelques figures littéraires ou historiques, tels Esmeralda, Jeanne d’Arc ou Christophe Colomb, et dans un registre plus intimiste et religieux, L’Angélus.
Son style très académique est néanmoins emprunt, dans certaines de ses œuvres, comme L’Angélus, d’un naturalisme sensible, d’un humour bon enfant, comme dans L’Accident, d’une fort patriotisme, dans toutes ses statuettes militaires, ou d’une émotion poignant, car dans C’est fini !.. Bien que n'ayant que peu exposé aux Salons, il développa une renommée certaine. Il s’éteignit à Paris en 1905.
Titré sur la terrasse d'un provoquant QUAND VOUS VOULEZ, cette statuette, représentant un officier du 3ème Chasseur à Cheval tenue de campagne à dolman modèle 1872 (portée dans les premières années de la Troisième République), et arborant la Légion d'honneur, en dénote du très fort esprit de Revanche qui habitait la France de l'après 1871, de cette France amputée de deux de ses régions, entretenu, notamment, par les Chants du soldat de Paul Déroulède, poèmes patriotiques qui paraissent dès 1872. Vendus à plus de 100 000 exemplaires, ce recueil de poèmes, au rythme de ses rimes et avec la force de ses mots simples racontaient un patriotisme ardent et inconditionnel. Écoutez la voix rauque du Chasseur déclamer avec force :
(...)
La grande France enfin ! vous vous la rappelez ?
Et bien, rappelez-vous qu'aujour de la défaite,
Qu'à Sedan - ce nom seul vous fait courber la tête -
Rappelez-vous Français, qu'en ce jour de malheurs,
Tandis que les vainsus se rendaient aux vainqueurs,
Tandis qu'ils emportaient dans leur âme meurtrie
Le spectre mutilé de la pauvre Patrie,
Qu'ils pleuraient la défaite et quittaient les combats,
Enfin qu'ils s'avançaeint, sans armes, nos soldats,
O coup que rien n'efface : ô mal que rien n'apaise :
Le clairon pussien sonnait la Marseillaise !
La Marseillaise, Chant VI
Les Chant du Soldat
Paul Déroulède, 1872
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel