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Sculpteur
Émmanuel Frémiet 1824-1910
Époque
avant 1856 pour le chef modèle
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : env. 24 cm
Ø du socle : env. 9 cm
Poids : 1621 gr.
Signature
Sur la terrasse : E. Frémiet
Porte le numéro 10 sur la terrasse, ce qui atteste d'une fonte More, donc du vivant de l'artiste.
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune sur un socle rond.
Bronze composé de 6 pièces. Complet, aucun manque. Un peu de jeu dans le fusil.
GTGBZOUAVEFREMIET
Si Emmanuel Frémiet n'est plus connu aujourd'hui que de quelques amateurs éclairés, il a été, en son temps, un sculpteur extrêmement réputé.
Sculpteur animalier, il s’est également fait un nom dans la sculpture monumentale. Le Second Empire aussi bien que la IIIème République lui adressent de nombreuses commandes dont la célèbre statue équestre de Jeanne d'Arc de la Place des Pyramides à Paris, ou encore la statue de Ferdinand de Lesseps, inaugurée à Port-Saïd le 17 novembre 1899. Cette dernière, déboulonnée au moment de la Crise de Suez, le 24 décembre 1956, est restaurée par l'Association des Amis du Canal de Suez avant d’être placée sur l'un des quais du chantier naval de Port Fouad, au débouché du Canal dans la Méditerranée, en 1987.
Maître imagier, pour reprendre l’expression de son biographe Jacques de Biez, Emmanuel Frémiet sculpte avec autant de bonheur que les thèmes animaliers qui lui valent son immense renommée, des thèmes plus militaires. C'est ainsi que Napoléon III lui commande pour son fils, le prince impérial Louis-Napoléon, une suite de cinquante-cinq statuettes reproduisant les différents uniformes de l'armée entre 1855 et 1864. Malheureusement, ces statuettes brulent lors de l'incendie du 23 mai 1871 déclenché par une trentaine de fédérés fanatiques menés par un garçon boucher répondant au nom de Benot. Trois jours et trois nuits durant, le feu brûle, ravageant les Tuileries. Les statues n’y résistent pas… Toutefois, quelques-uns des moules n’ayant pas été détruits, 16 de ces statues ont pu être rééditées, un sapeur, un Voltigeur de la Garde , un artilleur au manteau, un brigadier de l’escadron des Cent-Gardes, un cuirassier de ligne, un gendarme à cheval, un matelot des équipages de la Flotte, un Grenadier de la Garde, et même une cantinière notamment, en plus de notre Zouave de la Garde qui reste une pièce rare.
Pour une biographie plus détaillée retrouvez Emmanuel Frémiet sur le blog d’Art et d’Histoire de la Galerie.
Il s’agit de l’une des cinquante-cinq statuettes que Napoléon III avait commandées à Emmanuel Frémiet. Avec un sens du détail très poussé, le sculpteur visita différentes casernes pour restituer les uniformes de cette série des types de l’armée impériale dans toute leur véracité.
Le premier Régiment de Chasseur avait formé en 1842 par le roi Louis Philippe, et leur uniforme est fixé en 1853. Troupes d’élite aguerrie, avec un fort esprit de corps, les Zouaves ont la réputation d’être intrépides et débrouillards, aussi bien fantaisistes et quelque peu indisciplinés. L’opérette parisienne s’empare de ce soldat truculent à l’uniforme si original porté par ses exploits, lors de la guerre de Crimée (1855).
Emmanuel Frémiet nous offre un Zouave de la Garde dans une attitude décontractée. Il porte la tenue à l’orientale qu’avait dessinée le capitaine de Lamoricière qui se compose d’une veste en drap bleu foncé bordé et orné d’une tresse jonquille, sans collet ni bouton, ouverte sur un gilet sans manche. Les pans de la veste sont ornés d’un motif en galon qui dessine « un tombo », une fausse poche, et finit en forme de trèfle. C’est par la couleur de ces tombos, rouge, blanc ou jaune, que les zouaves identifient leurs régiments, tandis que les autres unités se reconnaissent au numéro inscrit au collet de la veste. Le chevron, en haut de la manche gauche (notre Zouave lui, n’en porte aucun) indique l’ancienneté : 1 chevron vaut pour 7 ans de service. À partir de 1866, ce sera même 7 ans de service.
Le pantalon des Zouaves est une vraie œuvre d’art en lui-même ! De forme dite arabe, en drap garance, il bouffe à 36 plis et petite astuce pratique, possède, ménagée au fond, une fente longue de 8 cm, appelée par les zouaves le trou Lamoricière, par lequel l’eau emmagasinée lors du passage d’une rivière peut s'évacuer. Le pantalon est serré au genou par des jambières en peau et à la taille par une longue, très longue ceinture de laine bleue (4,80 mètres). À ses pieds, le Zouave porte des brodequins que protègent des guêtres blanches. Pour parachever cet uniforme, le Zouave arbore une coiffure assez élaborée, composée de plusieurs éléments. Tout d’abord le calot, en feutre de laine gris, sur lequel vient se poser le chechia rouge garance orné d’un long gland, de couleur jonquille pour la Garde, qui pend dans le dos. Puis par-dessus, il torsade un long ( 4,80 m) chèche gris. Tout comme les Légionnaires portent la barbe broussailleuse par tradition, les Zouaves eux portent la moustache et la barbiche.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel