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Henri-Michel Chapu 1833-1891
Époque
1870
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 23 cm
Ø de la terrasse : 16 cm
Poids : 2745 grammes
Signature
Sur la tranche de la terrasse : h. Chapu
Au dos, sur la tranche de la terrasse : F. Barbedienne, Fondeur. Paris
Matériau
Épreuve en bronze à patine médaille.
Le bronze est complet. Il repose sur une terrasse ronde.
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Sculpteur classique mais aussi portraitiste, Henri Chapu, artiste généreux, sensible, travailleur dont l'oeuvre se lit sur tous les grands murs de Paris.
Retrouvez cet attachant personnage, discret et d'une grande rigueur moral, au talent remarquable sur le blog d'Art et d'Histoire de la Galerie : Henri Michel Antoine Chapu 1833-1891 un honnête homme au travail.
Henri Chapu
Lorsque s’ouvre le salon des Artistes Vivants, au printemps 1870, le contexte politique et diplomatique n’est pas au beau fixe. Cependant, en ce frétillant mois de mai, nul ne pense que l’été amènera la guerre, et que six semaines d’un conflit sanglant aboutiront à la défaite de la France, la chute du Second Empire et la perte de l’Alsace-Lorraine.
Au théâtre, à l’opéra, dans les salons (celui de 1890 ne présente pas moins de 11 sculptures de Jeanne d’Arc, un record !), la figure de Jeanne d’Arc attire et fait recette.
Affiche de l'Opéra de Mermet en 4 actes et 6 tableaux
Figure incontournable de la politique autant que de l’art, elle est ressortie de l’oubli en 1841 par l’historien Jules Michelet. Dans le livre V, de son Histoire de France, après des années de travail et de recherche, il réhabilite Jeanne d’Arc. La pucelle, qui s’est imposée par son exemplarité, réalise l’unité autour d’elle, étant ainsi à l’origine de l’une des étapes cruciales de la construction de la France.
Jules Michelet 1798-1874
Thomas Couture, huile sur toile
Musée Carnavalet
Toute une littérature historique se développe autour de ce thème, qui est porté à son paroxysme après 1870. Dès lors, héroïne historique et mythe fondateur, elle participe, après la chute du Second Empire, au fort mouvement nationaliste qui s’installe en France. A la fois sainte laïque et sainte catholique, elle est béatifiée en 1909 et finalement canonisée en 1920.
C’est dans ce contexte qu’Henri Chapu sculpte sa bergère à Domrémy.
Passionné par la figure héroïque de Jeanne d’Arc, Henri Chapu étudie sa vie passionnante et complexe, à travers les monuments déjà réalisés, la littérature. Il vibre en lisant les pages que Jules Michelet vient de lui consacrer.
L’heure est venue pour lui de se lancer.
Il réalise en premier un médaillon colossal. Mais il n’est pas satisfait. Il est dérouté par toutes les facettes qu’offre Jeanne d’Arc : le courage militaire, la Foi, le Patriotisme …
Il tâtonne, cherche, réfléchit, croque, ébauche : La conception (ou la composition) est pour moi le plus difficile de l’œuvre et ne peut se faire qu’avec une connaissance très approfondie du sujet. C’est une suite persistante d’études et d’efforts qui conduisent graduellement à un résumé logique, au meilleur choix parmi toutes les idées et toutes les formes qui se présentent. Une même logique enchaîne la composition à l’exécution jusqu’à la fin. C’est un tout, une synthèse qui ne peut se diviser ni se réduire.
Finalement, il tombe sur une phrase qui lui apporte la lumière : « Jeanne était belle, forte, simple, d’une piété exaltée et d’une vertu sans tâche ».
Il la tient sa Pucelle de Domrémy :
Henri Chapu l'a voulu belle, mais sans mièvrerie. Il veut que sur ses traits, se retrouvent la douce ardeur mystique qui l’anime.
Les jambes repliées sous son corps dans la posture de l’humble bergère de Domrémy qu’elle est encore, elle joint les mains en un geste de prière fervente, son regard est noyé dans un monde qui nous échappe, celui de sa future destinée : les combats, la gloire, le martyre.
Jeanne d’Arc à Domrémy, aussi souvent appelé Jeanne d’Arc écoutant ses voix, ou La bergère de Domrémy est présentée en plâtre au Salon de 1870. Mais cette année-là, le Salon n’est pas la première préoccupation des Français, angoissés par le drame qui se noue. Bien qu’en mai, l’Empereur soit plébiscité, le danger se prépare aux frontières : le 19 juillet, la guerre est déclarée entre la France et la Prusse.
Héroïque patronne de la France, symbole des vertus guerrières, du courage et du patriotisme, la statue de Jeanne d’Arc n’aurait pu tomber mieux …
Mais les soubresauts de l’histoire ignorent l’art, quand l'art s'en nourrit...
Lorsqu'Henri Chapu la présente au Salon pour la première fois, elle est réalisée en plâtre. Il transcrit le plâtre en marbre en 1872, et la représente à l’occasion au premier Salon de la Troisième République.
Présentée hors concours, puisque son auteur est titulaire du Grand Prix de Rome, la statue ne remporte pas de médaille. Toutefois, elle confirme son immense succès auprès du public, portée par le contexte politique : l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine à l’Allemagne, après la capitulation de la France face à l’armée prussienne, le 2 septembre 1870.
Devenue dès lors un véritable emblème national, porteur de toutes les vertus et les espérances du peuple français, le sujet est exploité par les peintres mais surtout par les sculpteurs. Les Jeanne d’arc guerrières en armure, à cheval ou démontées fleurissent. Rompant avec cette représentation, Henri Chapu a campé avec finesse et élégance une bergère toute simple, douce, bucolique, mélancolique et méditative.
La statue de marbre de 1872 (de même que celle de plâtre de 1870) mesure 117 cm, présentée au Salon de 1872, elle est aujourd’hui conservée au Musée d’Orsay. Elle a été fondue en bronze par la maison Barbedienne, Barbedienne grandeur nature, pour la ville de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne) grâce au don de monsieur Joseph Chevalier. Elle y orne le petit square au pied de la Cathédrale Saint-Etienne, côté rue Popelin. On en trouve une également à Kobenhavn, au Danemark.
La Jeanne d’Arc à Domrémy d'Henri Chapu, éditée à partir de 1875 par la maison Barbedienne, reste au catalogue jusqu’en 1911, proposée en taille originale et 6 tailles de réductions possibles.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Hauteur | env. 23 cm |
Diamètre du socle | 16 cm |
Signature | sur l'avant de la terrasse : H. Chapu Sur l'arrière : F. Barbedienne fondeur + cachet de réduction mécanique |
Matériau | Patine brune Parfait état Aucun manque |