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Sculpteur
Paul CHOPPIN
Auteuil 1856 – Paris 14ème, 13 juin 1937
Époque
1888 pour le chef-modèle
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : env. 35,5 cm
Largeur : env. 20 cm
Terrasse : env. 11 X 16 cm
Poids : 3 172 grammes
Signature
Signé sur le motif et sur le petit cartel d’attribution située entre les deux pieds du Volontaire
Cartel d’attribution
Un / volontaire/ 1792/ Paul CHOPPIN
Matériau
Bronze médaillée composé de plusieurs pièces reposant sur un socle ovoïde.
GTGBVOLONTAIRECHOPPIN
Paul François CHOPPIN naît le 26 février 1856 à Paris (Auteuil), dans le foyer de l’avocat Joseph Paul Alphonse CHOPPIN (1821-1881) et d’Antoinette Céline Athalie AUZOLLE (1832-1922) au 16 de la rue Boileau, à Auteuil.
L’enfance du petit Paul n’est pas sans nuages : à l’âge de 2 ans, il perd brutalement et totalement l’ouïe. À 9 ans (1865), ses parents le scolarisent à l’Institution Nationale des Sourds-Muets de la rue Saint-Jacques, à Paris. Cet Institut, dédié, comme son nom l’indique, à l’éducation des jeunes sourds et muets, avait été créé par la loi du 21 et 29 juillet 1791 sur la lancée de l’œuvre philanthropique de l’abbé Charles de l’Épée (1712-1789). Cet homme exceptionnel avait été le premier à s’intéresser aux enfants atteints de surdité et par conséquent muets. Il leur avait consacré toute son énergie, prenant en charge gratuitement leur instruction.
Après son passage à l’Institut, et doté d’une éducation aussi solide que celle de n’importe quel adolescent entendant de son âge, ses talents artistiques l’amènent, à 17 ans (1873), à l’École des Arts Décoratifs. Il en sort doublement médaillé, et nanti de deux mentions d’excellence. Logiquement, il intègre ensuite l’École des Beaux-Arts de Paris où il est admis dans l’atelier de François JOUFFROY ainsi que dans celui du célèbre méridional Alexandre FALGUIÈRE.
Le Salon des Artistes Vivants qui s’ouvre en mai 1877, comme d’habitude d’ailleurs, au Palais des Champs-Élysées, présente la première œuvre de notre jeune sculpteur de 21 ans, encore élève à l’École des Beaux-Arts. Sous le numéro 3658, il propose le buste en plâtre qui reçoit un accueil encourageant. Il poursuit une carrière très honorable qui lui vaut de nombreuses commandes de l’État, de la Ville de Paris, et d’autres villes, ainsi que des commandes privées. Il exécute de nombreux bustes, mais aussi des statuettes d’inspirations diverses tels son Jeune garçon tirant à l’arc, sa Jeune fille du Moyen-Âge, son Génie des Arts, qui lui vaut la mention honorable au Salon de 1886. L’année suivante, il devient Sociétaire des Artistes Vivants.
Il présente au Salon de 1888, sous le numéro 4178, une magnifique Sainte Cécile qui retient l’attention de tous, mais c’est son numéro 4179, Un volontaire de 92, en bronze, qui lui vaut une médaille de troisième classe et des critiques élogieuses. L’année suivante, il installe son atelier au 68 de la rue d’Assas, immeuble qui accueille de nombreux ateliers d’artistes, dans une rue très vivante et très commerçante du 6ème arrondissement, non loin du Jardin du Luxembourg. Il n’en déménage pas et y travaille jusqu’à la fin de sa vie.
En 1898, dix ans après avoir présenté son Volontaire de 92, il propose au public du Salon sous le numéro 3276, un Enrôlé de 1792, en bronze.
Cette année-là, il s’essaie à un genre nouveau et présente sous le numéro 4068, dans la catégorie Arts Décoratifs, un vase en plâtre Les Néréïdes. L’année suivante, il représente le même vase, mais en étain, mais l’expérience n’est pas probante et il n’ira pas plus loin dans l’expérience décorative.
Le 25 juillet 1904, alors qu’il a 48 ans, Paul CHOPPIN épouse, à Champigny-sur-Marne, Marie Célina REUCHÉ, peintre miniaturiste. Le couple accueille dans son foyer, le 5 août 1905, un petit garçon, Paul Robert dont il propose au Salon de 1912, le délicieux buste de son petit garçon alors âgé de 7 ans.
Paul CHOPPIN a 58 ans lorsqu’éclate la Première Guerre Mondiale. Son âge l’exempte d’être enrôler dans les rangs de l’armée, mais il offre au Salon de 1921 un émouvant Poilu vainqueur en plâtre.
Notre sculpteur sourd et muet, et il se revendique de cette infirmité qu’il n’a jamais considérée comme invalidante, s’éteint paisiblement, à l’âge, avancé pour l’époque, de 81 ans, le 13 juin 1937 en son domicile du 115 boulevard Jourdan, dans le 14ème arrondissement.
Aujourd’hui, nous pouvons encore admirer plusieurs de ses œuvres dans différents musées et espaces publics. Un Musée de l’Institution Nationale des Sourds-Muets avait été crée en 1890 sur tout le deuxième étage de l’Institut Saint-Jacques, par Théophile DENIS. Il comprenait 1 500 œuvres réalisées par d’admirables artistes sourds-muets, français, européens ou même américains. Paul CHOPPIN y était largement représenté avec une dizaine d’œuvres. Malheureusement, le musée ne survécut pas à la mort de son fondateur (en 1908) puis de la Première Guerre Mondiale. À la mort de Paul CHOPPIN en 1937, le musée n’est plus qu’un lointain souvenir.
Cependant nombre de ses œuvres sont visibles dans des musées, des places ou des monuments publics.
Paul CHOPPIN a ciselé son Volontaire en pleine action, lancé dans un mouvement de marche. Le fusil serré dans sa main gauche, il lève le bras droit dans un geste d’invite comme pour dire « Suivez-moi ! rejoignez-moi ! Allons défendre la Patrie ! ».
Son visage expressif est tourné vers la gauche, la bouche ouverte sur un chant entrainant, peut-être cette contredanse déjà célèbre « Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne… ? », ou cette Carmagnole, l’hymne des Sans-culottes, tout nouvellement crée, dont les paroles frisaient sur toutes les lèvres depuis la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 « Chantons notre victoire,Vive le son, vive le son,Chantons notre victoire, Vive le son du canon. »
Le 20 avril 1792, voilà la fragile république en guerre contre l’Empire d’Autriche allié au Royaume de Prusse. Il lui faut faire appel aux volontaires, car sa nouvelle armée de soldats-citoyens est en faiblesse. 50 000 hommes sont ainsi recrutés permettant la création de 42 nouveaux bataillons. Les volontaires sont recrutés par département, et répartis en bataillons composés de 8 à 10 compagnies de 50 hommes et 3 officiers élus.
Les armées de la coalition du Saint-Empire franchissent les frontières de l’Est, quelques mois plus tard. Elles sont arrêtées à Valmy le 20 septembre 1792.
Le Volontaire de 92, sculpté par Paul Choppin illustre cet épisode de l’histoire de France, quand, dans un farouche élan patriotique, les plus jeunes des citoyens s’engagent en masse pour défendre la patrie en danger. Une première statue, en plâtre, est présentée au salon de 1888 titrée Vainqueur de la Bastille. Elle est récompensée par une médaille de troisième classe. L’année suivante, Paul CHOPPIN expose, à l’Exposition Universelle, sa version en bronze. Rebaptisée Un Volontaire de 92, elle est récompensée d’une médaille de bronze. La Ville de Paris en fait l’acquisition pour 7000 francs. La statue est installée dans le square Parmentier, et inaugurée plus tard, en 1891. Mais hélas, elle ne résista pas au pouvoir de Vichy qui, ainsi que de nombreuses autres œuvres monumentales de la capitale, fut choisie pour être fondue, en 1942, au profit de l’armée allemande, ainsi que beaucoup d’autres statues de la capitale.
La petite cité vosgienne de Remiremont en fait, elle aussi l’acquisition pour célébrer l’enrôlement de ses Enfants, premiers volontaires de la République. Une version un peu différente lui est proposée, le Volontaire étant coiffé d’un bicorne, et entre ses pieds, un canon accentue le caractère révolutionnaire de l’œuvre.
Le Musée des Beaux-Arts de Reims possède également un exemplaire de cette belle sculpture, malheureusement, elle n’est pas exposée en ce moment.
SOURCES
Auguste BOYER (1865-1910)
Paul Choppin, artiste sculpteur sourd-muet
Paris, Atelier typographique de l’Institut Nationale des Sourds-Muets, 1919, 9 pages
Notice sur l’Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris 1760-1896
Suivie du Catalogue du Musée universel des Sourds-muets
Paris, Typographie de l’Institution Nationale, Paris 1896, 152 pages
Jean-Paul BERTAUD
Les Soldats-citoyens de la Révolution française
Paris, Robert Laffont, 1979.
François FURET et Mona OZOUF
Dictionnaire critique de la Révolution française (entrée « Armée »)
Paris, Flammarion, coll. « Champs Flammarion », 1992.
Bertaud Jean-Paul
Enquête sur les Volontaires de 1792
in Annales historiques de la Révolution française, n°272, 1988. pp. 151-170.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Hauteur | env. 35,5 cm |
Largeur | env. 20 cm |
Table | Terrasse ovoïde : env. 11 X 16 cm |
Signature | Signé sur le motif, ainsi que sur le petit cartel d'attribution située entre les deux pieds du Volontaire |
Époque | 1888 pour le chef-modèle |
Matériau | bronze à patine médaillée |