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Sculpteur
Alfred Dubucand
Paris 25 novembre 1828 – Chateaudun 1894
Époque
Circa 1867-1883
École
École française de sculpture animalière
Dimensions
Hauteur : env. 12,5 cm
Largeur : env. 7 cm
Longueur : env. 15 cm
Socle ovoïde : env. 15 X 7 cm
Poids : 1 473 grammes
Signature
Signé en creux sur le motif
Matériau
Bronze à patine médaillée.
Fonte d'édition ancienne.
Composé d’une pièce reposant sur un socle ovoïde.
GTGBSANGLIERDUBUCAND
Né à Paris le 25 novembre 1828 d’un père qui ne l’a pas reconnu et d’une mère, Marie-Jeanne BUCAND, servante mais originaire de la Meuse, Alfred DUBUCAND a une enfance parisienne. Il commence dans la vie en faisant toutes sortes de métiers. C’est ainsi qu’on le trouve graveur estampeur, puis limonadier. Il a presque 40 ans lorsqu’il expose pour la première fois au Salon un Faisan, nature morte, en cire. À ce moment-là, il ne se considère pas encore comme un sculpteur. Il lui faudra être admis à deux salons pour qu’il se déclare enfin comme tel. Lorsqu’il s’éteint dans sa maison de Chateaudun en 1894, où il coulait des jours paisibles depuis une dizaine d’année, son acte de décès l’annonce comme « propriétaire », donc rentier. Si sa carrière de sculpteur fut brève, elle n’en fut pas moins florissante.
Alfred DUBUCAND vint donc tardivement à la sculpture. Les Livrets des salons le disent élève du grand sculpteur animalier Antoine-Louis BARYE (1795-1875) et de Pierre Louis ROUILLARD (1820-1881), son presque contemporain, sculpteur animalier de renom également, mais ils se taisent sur les motivations qui l’amenèrent finalement à cet art. Alfred DUBUCAND présente sa première œuvre au Salon de 1867. Avec une régularité remarquable, il fut présent à chaque Salon jusqu’en 1883, présentant deux œuvres. L’une, une nouveauté en cire (ou en plâtre) l’autre en bronze, qui est en fait l’œuvre présentée en cire l’année précédente. De ses 16 années de participation aux Salons, il ne dérogea jamais à cette méthode et fut récompensé d’une médaille de troisième classe en 1879 pour son Chasseur persan ! De ses maîtres, outre la technique, il conserva la thématique. Très observateur, il restituait ses animaux avec un grand sens du réalisme et du détail, une impressionnante capacité à capturer le mouvement en suspens, une finesse et une élégance de la ciselure qui le classent dans la catégorie des sculpteurs animaliers de grand talent. Captivé par le thème de la chasse, il produit de nombreux petits bronzes qui rencontrèrent un grand succès. Quand soudain il découvrit l’Orient et sa magie. Fit-il un séjour en Algérie ou en Égypte ? Toujours est-il qu’il puisa une grande partie de son inspiration dans le thème orientaliste, il réalisa de nombreux groupes orientalistes mettant en scène la faune maghrébine qu’il met parfois en scène avec des humains.
Il s’était marié le 8 juillet 1856 avec Léontine WAIDÈLE dont il eut trois enfants. Une fille Charlotte qui épousa un bijoutier de Châteaudun qui en devint le maire et le député d’Eure-et-Loire, un fils Albert a qui il enseigna la sculpture. Celui-ci se perfectionna dans l’atelier de Justin Marie LEQUIEN (1796-1881) et il exposa aux Salons à partir de 1885. Sa cadette, Emma, épousa un notaire de Châteaudun.
Le sculpteur, a capturé ce sanglier, figé par la crainte.
Le sanglier, avec ses courtes pattes rapides et ses défenses acérées, est un animal étonnamment timide qui évite les humains autant qu'il le peut. Cependant, il devient redoutable et féroce s'il est acculé. Connu depuis l'Antiquité (rappelez-vous du sanglier d'Erymanthe, quatrième de ses douze travaux, que vainquit Ulysse). Symbole de courage et de sauvagerie, animal mythique pour les uns, bête brutale et effrenée pour les autres, le sanglier nest mêlé aux croyances et à la vie quotidienne de l’homme. C'est une épreuve d'homme que de le chasser.
Quel chasseur n'a pas rêver de pourchasser un sanglier et d'en être le vainqueur, Albert Dubucand grand amoureux de la nature et des animaux, et grand chasseur devant l'Eternel ne pouvait pas ne pas, de son ciseau fin et précis, en donner sa version.
Longtemps tenue pour mineure, la sculpture animalière prend au 19ème siècle un essor qui ne sera plus jamais démenti. Jusqu’alors très lié au classicisme, le thème animalier s’affranchit, notamment grâce à Antoine-Louis Barye (1795-1878), de la mythologie qui lui servait de support. Désormais, les artistes choisissent de faire de l’animal le sujet principal de leur œuvre.
En effet, la vulgarisation des Sciences Naturelles attire l’intérêt sur l’animal, qui devient un sujet d’étude et d’inspiration. Lancé par Antoine-Louis Barye, le mouvement des Animaliers trouve en quelques sculpteurs tel Emmanuel Frémiet (1824-1910) un chantre d’exception. Alliant esprit d’observation et sens du pittoresque, qu’il mâtine d’un grain de fantaisie, il tire une partie de son inspiration des théories révolutionnaires de Charles Darwin, que sa proximité avec le Muséum d’Histoire Naturelle lui permet de suivre.
L’intérêt à la fois du public et des artistes est si grand que s’ouvrent un peu partout en France des jardins zoologiques où les sculpteurs peuvent observer de visu les animaux en captivité, et découvrir les animaux ramenés des expéditions géographiques et scientifiques, ainsi que des pays conquis : rhinocéros, éléphants, panthères, tigres, gazelles, antilopes, gorilles … C’est ainsi qu’à Paris, tout au long du siècle, la Ménagerie du Jardin des Plantes est ouverte le matin, exclusivement aux artistes, l’après-midi étant réservé au public.
Lié au thème animalier, celui de la chasse demeure un sujet de prédilection. Sous le Second Empire, la chasse est un véritable art de vivre, dont on retrouve l’expression jusque dans les demeures urbaines. Des tableaux, objets en bronze, sculptures décorent les cheminées des salles-à-manger et des bibliothèques des intérieurs bourgeois. Viennent s’y joindre des scènes de genre : bébés animaux tétant leur mère, chien attaquant un cervidé, chien ramenant du gibier, mère et ses petits …
SOURCES
Pierre KJELLBERG
Les bronzes du 19ème siècle
Dictionnaire des Sculpteurs.
Paris, Édition de l'Amateur, 1989, 888 pages, 1 000 illustrations dont 120 en couleurs
Stanislas LAMI
Dictionnaire des Sculpteurs de l'École Française au 19ème siècle
Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1916, tome deuxième D-F, pp. 231-232
Archives municipales de Paris et Chateaudun.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | env. 15 cm |
Hauteur | env. 12,5 cm |
Largeur | env. 7 cm |
Diamètre du socle | env. 7 X 15 cm |
Signature | sur le motif en creux |
Époque | circa 1867-1883 |
Matériau | bronze à patine médaillée reposant sur un socle ovoïde. |