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Aucun produit
Provenance
France
Dimensions à vue
Hauteur : 43 cm
Longueur : 48 cm
Dimensions avec cadre
Hauteur : 51,4 cm
Longueur : 56,3 cm
Cadre
Très bel encadrement de cette aquarelle
Matériau
Aquarelle
Signature
En bas, à droite : toutefois la signature est impossible à déchiffrer, et pas davantage identifiable…
GTGTBABSBAÂ
Vieille cité impériale, Fez, la blanche, ville aux 100 Portes, doit sa fondation, en 788, à Moulay Idriss Ben Adballah, dans une cuvette fertile et verdoyante arrosée de plusieurs oueds, au carrefour de la route commerciale qui de Sijilmassa mène à Tanger, et de celle qui, au départ de Marrakech chemine jusqu’à Tlemcen et, au-delà, jusqu’au Caire, La Mecque ou Damas.
En 818, la Reconquista espagnole chasse de Cordoue sa population musulmane. Attirés par le dynamisme de la cité, les Cordouans s’installent à sur la rive gauche de l’oued Fez créant l’« adouat el-Andalous ». Avec l’arrivée de ces 1400 familles arabo-musulmanes aux mœurs raffinés, Fez devient l’une des grandes métropoles islamiques où se développe sur plus de 10 siècles, un artisanat, une architecture, une gastronomie et une vie culturelle.
Ce mouvement culturel est consolidé quand, quelques années plus tard (824), des Arabes de Kairouan révoltés contre leur émir, sont expulsés. Trois cents familles trouvent refuge sur la rive droite de l’oued Fez, qui devient désormais l’« adouat el-Quarawiyin ».
En 1069, les Almoravides, bien qu’ayant établi leur capitale à Marrakech, entourent la ville de remparts de deux mètres d’épaisseurs et de sept mètres de hauteurs, fortifiés de bastions et d’un chemin de ronde protégé par un parapet surmonté de merlon. Cent portes, hermétiquement fermées à la nuit, ouvrent la cité sur l’extérieur. C’est que Fez est alors une cité fort réputée. Elle compte quelques 9 400 ruelles, 785 mosquées et 115 foundouqs, qui démontrent son dynamisme économique.
Avec les Mérinides (milieu du 13ème siècle), Fez redevient la capitale et se développe à l’ouest le Minet el Beïda (la ville blanche) où s’installent la caserne, les quartiers résidentiels et surtout le Makhzen (le siège du pouvoir).
Le 16ème siècle est un siècle en demi-teinte pour Fez qui décline doucement, mais en 1666, Moulay Rachid s’empare de Fez et y installe sa capitale. Il la dote d’un pont sur l’oued Sebou, d’une nouvelle Kasbah, et d’une nouvelle medersa et redynamise la cité impériale.
Le tremblement de terre qui, le samedi 1er novembre 1755 (26 muharram 1169 de l’Hégire) détruisit la ville de Lisbonne eut d’importantes répercussions sur tout le Maroc, et notamment à Fez, que la très violente réplique du 18 novembre (ou 27 novembre les sources divergent) acheva de ravager.
La cité s’endort dans une douce torpeur tout au long du 19ème siècle. Siège de révoltes contre son sultan et le Protectorat au début du 20ème siècle, Fez est délaissée et le Makhzen s’installe à Rabat, qui devient, et restera désormais, la nouvelle capitale.
Dotée par les Almoravides, au 11ème siècle, d’une impressionnante muraille, Fez possède de nombreuses portes, Bab, qui permettent les échanges avec l’extérieur.
Bab Sbaâ se trouve à l’orée de la ville basse, Fez Jdid. Elle présente deux faces totalement différentes.
Abusivement appelée Bab Dekaken par les Fassi, Bab Sebaâ (la Porte du Lion) en fait confondue avec la vraie Bab Dekaken, qui elle, se situe d’ailleurs non loin de là, et ouvre sur le Palais. La confusion vient du fait que Bab Dekaken, la « Porte des Bancs », était pourvue de banquettes en pierre où patientaient ceux qui avaient audience au Palais, tandis que qu’il se trouvait, que chaque jour, sous la voûte du portique droit, un édile du Pacha rendait la justice pour les petits litiges. Installé sur des coussins disposés sur de moelleux tapis de laine, le Cadi écoutait les plaignants, les témoins, les défendeurs puis prononçait sa sentence qui était aussitôt exécutée par les mokhaznis. La Confusion vint sans doute venue de là…
Laissons place à la légende… Rapportée par le caballero Diego de Torres*, elle nous évoque des temps lointains où les lions habitaient encore les montagnes de l’Atlas…
Ainsi donc Diego de Torres rapporte qu’aux temps des sultans Mérinides, un chevalier castillan, Alfonso Perez de Guzman, est l’hôte du sultan. Logé somptueusement dans le palais de Fez Jdid, le sultan le tient en grande estime, et lui offre tant de loisirs raffinés, qu’arriva ce qui devait arriver… les vassaux du Sultan en prennent ombrage.
Profitant d’une chasse dans la forêt d’Aïn Chkef, ils l’y abandonnent. Le favori castillan erre un moment quand il est le témoin du combat d’un lion et d’un serpent. N’écutant que son courage, il se précipite et tranche net, d’un coup d’épée flamboyant, la tête du serpent. Le lion reconnaissant raccompagne son sauveur jusqu’aux remparts de Fez. Trop heureux du bon dénouement de cette aventure, le sultan fait servir au lion un plantureux festin et décide de renommer la porte jusqu’à laquelle il a mené son favori « Bab Sbaâ », Porte du Lion.
L’histoire est terminée ? Elle pourrait, mais voilà que le lendemain, les courtisans mettent en doute la parole du caballero Alfonso Perez de Guzman. L’un d’eux affirme même au sultan que le responsable de l’exploit n’est pas celui que l’on croit, et il produit la tête du serpent comme preuve de sa soi-disant action. Heureusement que le castillan, prévoyant, avait prélevé la langue du serpent. Devant cette indéniable preuve, l’imposteur est confondu, et l’estime du sultan pour son favori ne s’en trouve que confortée !
* Diego de Torres, personnage historique, il rachetait, dans les années 1550 à 1580, les captifs chrétiens, et accessoirement recueillait des informations politiques à destination du Roi de Portugal. Il publia d’ailleurs, en 1586 à Séville, un recueil collectant toutes ces informations, véritable somme ethnologique et historique sur le Maroc.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel