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Artiste
Romain Etienne Gabriel Prieur
dit Gabriel Prieur
Époque
1863
Provenance
France
École
École française de peinture paysagiste
Dimensions à vue
Hauteur : 24 cm
Longueur : 46 cm
Dimensions avec cadre
Hauteur : 38 cm
Longueur : 60,5 cm
Cadre
En bois doré
Matériau
Huile sur panneau
Panneau de la maison Carpentier et Deforge, marchands de couleurs au 8 bd Montmartre
Signature
Signé
Au dos tampon de la Maison Carpentier et Deforge
Daté 1863
GTGTMOISSONS
Fils de Jean Etienne PRIEUR, serrurier, et de Marie Elisabeth Rosalie BEAUGRAND, Romain Etienne Gabriel Prieur naît le 21 août 1806 à la Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne). Accepté à l’École des Beaux-Arts, il entre dans l’atelier de Jean-Victor BERTIN (1767-1842), dont il est l’élève le plus fidèle (même si les prix de Rome de paysage historique de 1837 et 1841 sortirent également de l’atelier de Jean-Victor Bertin). Jean-Victor Bertin est un peintre néoclassique, considéré comme l’un des maîtres de l’École du paysage historique. Celui-ci travaille sur le motif, en Normandie aussi bien qu’en forêt de Fontainebleau.
Gabriel Prieur suit les trace de son maître Jean-Victor BERTIN. En 1833, à 27 ans, il décroche le Grand Prix de Rome en paysage historique avec Ulysse et Nausicaa. Il effectue son séjour de trois ans à la Villa Médicis, puis rentre en France et s’installe à Barbizon, peignant dans un naturalisme rustique, proche de celui de son contemporain Jules Dupré (1811-1889).En 1842 il obtient une troisième médaille au salon, et une deuxième médaille à celui de 1845.
Cette discipline au Grand Prix de Rome du paysage historique avait été créé en 1816 à l’instigation du ministre de l’Intérieur de Louis XVIII, Pierre-Henri de Valenciennes, afin de concilier le souhait des peintres de représenter la nature et la tradition héritée des maîtres du 17ème siècle. Le Grand Prix pour cette discipline particulière, mais qui mettait la peinture de paysage parmi les genres majeurs de la peinture, n’avait lieu que tous les quatre ans.
Le paysage historique devait représenter une composition agencée suivant le goût de l’artiste mais répondant aux exigences académiques, parfois peuplé de monuments en ruines, de statues, de vases, et traversé de figures représentant une scène tirée de l’histoire ou de la mythologie, le tout mis en valeur par des effets de lumières.
Le paysage historique est supprimé du concours en 1863, quand la sensibilité des peintres de l’École de Barbizon efface l’idéal classique dont se revendiquait le paysage historique. Douze prix de Rome de paysage historique auront donc été décernés, le premier revenant à Achille-Etan Michallon (1796-1822) en 1817.
Il s’éteint en son domicile de la rue des Petites Écuries (Paris 10ème) le 22 mai 1879, à l’âge de 72 ans.
Au début du 19ème siècle, les peintres qui préparent leurs toiles et leurs couleurs eux-mêmes sont désormais bien rares. Le marchand de couleurs devient pour le peintre, en quelque sorte, un technicien conseil, bien plus qu’un simple fournisseur. Il propose des couleurs fines prêtes à peindre, des vernis, des encres, des huiles siccatives, des pastels, des gouaches ou aquarelles, des fusains, en coffrets ou à l’unité. Il vend également des chevalets rigides ou pliants (pour un transport plus facile) inclinables ou non (pour d’adapter à la taille de l’artiste), munis ou non d’un petit auvent (pour protéger la toile de la pluie ou du soleil). Bien évidemment, on trouve dans ses rayons des brosses et pinceaux de tous poils et toutes tailles, des portefeuilles, des toiles préparées vendue au mètre ou déjà fixée sur un châssis, des panneaux à peindre. Dans un souci de diversification et d’augmentation de l’offre, certains marchands de couleurs proposent l’emballage et l’expédition des tableaux à leurs acquéreurs, de même que des estampes, des encadrements, la restauration de tableaux et encore leur vernissage.
À Paris au tout début du 19ème siècle, on compte une toute petite trentaine de marchands de couleurs. Dans les années 1840-50 le métier évolue vers une fonction de « marchand-expert ». Chaque œuvre suppose, pour le peintre, des frais de matériel. Or celui qui n’a pas de commandes, ou des commandes sans avance, ne peut acquérir sa matière première : la toile et la peinture. Il est alors contraint de demander crédit à son marchand de couleurs. Qu’il lui accorde. Toutefois, un remboursement en numéraire peut s’avérer compliqué pour l’artiste. Aussi rembourse-t-il en œuvres.
C’est ainsi que le marchand de couleurs Alphonse Giroux se retrouve un jour avec son magasin tellement encombré de toile, qu’il décide de les exposer, dans une salle annexe. En 1827, il ouvre même une galerie : la galerie Alphonse Giroux et Cie dont le catalogue propose quelques 950 œuvres !
En 1830, Armand Auguste DEFORGE, qui a 28 ans (1802-1886) installe son commerce de couleurs et de vernis aux 152-154 de la rue Saint-Martin, dans le secteur nord-est du Marais où se concentraient les marchands de couleurs. Onze ans plus tard, étendant son offre, il s’agrandit en s’installant au 8 boulevard Montmartre. La Maison ayant acquis une jolie réputation, en 1858, il s’associe au jeune Charles Édouard CARPENTIER (1830 – avant † 1917), lui marchand de couleurs, de toiles à peindre et d’encadrements. Le commerce prospère et en 1864, ils louent aux Batignolles, un vaste local leur offrant 500m² d’atelier et de magasin sur deux étages. La maison Carpentier – Deforge jouit d’une excellente réputation, tant pour la fourniture de couleurs que pour sa galerie. C’est auprès de cette Maison que Gabriel Prieur s’approvisionne.
Vers 1870, Armand Auguste Deforge, qui a 68 ans, se retire des affaires. Charles Édouard Carpentier s’implante alors au 6 de la rue Halévy, dans le triangle Bourse – Rue Laffitte (haut-lieu de marché de l’art) – Saint Lazare (grands magasins et boutiques de luxe). En 1880, pour une raison inconnue, car il est encore jeune, 50 ans, il vend boutique, galerie et atelier à la Société Bertrand et Cie.
Entre 1840 et 1870, le nombre de marchands de couleurs n’a guère évolué par rapport au début du siècle, puisque l’on n’en recense guère plus qu’une quarantaine, alors même que les Salons de la fin des années 1870 exposent plus de 4000 artistes…
Cette huile sur panneau de Gabriel Prieur est peinte l’année même où la discipline de son Prix de Rome disparait. Si l’on observe l’évolution de la peinture de paysage, celle de Gabriel Prieur, qui, installé à Barbizon depuis son retour de Rome avance lui aussi dans sa recherche d’un paysage dégagé de toute « histoire » pour n’être plus que réaliste.
Peinture réaliste, ce tableau expose un épisode maintes fois traité par les peintres au cours des siècles, mais ne semble lasser ni les peintres ni les amateurs. Scène de la vie rurale, les Moissons permettent de mettre en scène la dureté du travail paysan, de montrer l’homme et la bête oeuvrant dans un effort commun.
La scène peinte par Gabriel Prieur est un épisode de la moisson, le dépiquage animal ou battage des céréales. Cette technique du dépiquage animal est très minoritaire, comparé au dépiquage au fléau, ou au rouleau. Il se pratique surtout dans le sud de la France, principalement en Provence et en Camargue. Les gerbes de blés sont déposées sur une aire de terre battue. Deux, trois ou quatre couples de chevaux (cela pouvait aussi être des ânes, des mulets ou des bœufs), attachés deux à deux et les yeux bandés, étaient guidés par une longe tenue par le conducteur, au centre de l’aire. Armé d’un fouet, il faisait tourner les animaux tandis qu’en périphérie de l’aire, avec des fourches de bois, deux paysans repoussaient la paille sous leurs sabots jusqu’à ce que les épis soient complètement brisés et vidés de leurs grains.
Deux magnifiques tableaux illustrent puissamment cette technique, dont deux de Rosa Bonheur (1822-1899):
Battage, huile sur toile (47,5 X 87,5 cm) peinte en 1860 qui se trouve au Musée National des Beaux-Arts de Buenos Aires (Argentine).
La Foulaison du Blé en Camargue (1864-1899) que l’on peut voir au Musée des Beaux Arts de Bordeaux dans toute la splendeur de son grand format : 6,51 de long pour 3,13 de haut.
Le tableau de Gabriel Prieur se situe sur le plateau de Valensole, dans les Alpes de Hautes-Provence. Aujourd'hui, s'y déroulent des champs de lavande, mais au 19ème siècle, le blé y était cultivé, comme en témoigne par son nom le village de Puimoisson.L'on aperçoit au loin la ligne du massif du Verdon. La scène centrale attire l’attention du spectateur de prime abord. Un escadron de chevaux, dont trois blancs qui attirent la lumière, tout comme la chemise du paysan à la fourche, foulent la paille. Trois hommes sont à la manœuvre, un près de chevaux, deux à la périphérie de l’aire de battage, dont celui à la chemise blanche. Puis les détails apparaissent… En arrière-plan, à droite, un bosquet d’arbres abrite des chevaux au repos et deux femmes. De-ci delà, toujours en arrière-plan des personnages et d’autres chevaux se laissent découvrir au détour d’un tas de paille…
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | à vue : 46 cm |
Hauteur | à vue : 24 cm |
Style - Période | Peinture réaliste |
Signature | SBG |
Daté | 1863 |
Matériau | Huile sur Panneau Tampon du Marchand de couleurs au dos : Carpentier et Deforge 8 Bd Montmartre |