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Artiste
Felix Giacomotti 1828 - 1909
Époque
Circa 1890-1900
École
École française de peinture
Dimensions à vue
Longueur : 72 cm
Hauteur : 92 cm
Dimensions avec cadre
Longueur : 102 cm
Hauteur : 120 cm
Signature
Signé en rouge en bas, sous la main à l’éventail
Noté au dos : En 1783
Et porte le cachet : collection Zivi-Salmon, Nancy
Cadre
Le cadre, en stuc doré d’époque, est sans doute un rapporté.
Matériau
Huile sur toile, une réparation en bas de la toile. Ovale feint.
GTGTGIACOMOTTI
Félix Giacomotti est né le 19 novembre 1828, dans paisible petite bourgade de Quingey, dans le Doubs, d’un père italien et d’une mère bisontine, Jeanne Louise Bonavalot. Il demande et obtient la naturalisation à sa majorité, en 1849.
Passionné par la peinture, c’est cependant chez une imprimeur lithographe qu’il fait son apprentissage avant de se former dans l’atelier d’Édouard Baille (1814-1888) puis dans celui du vieux maître François-Édouard Picot (1786-1868) à l’École des Beaux-Arts de Paris. En 1851, il n’est récompensé que du second prix de Rome, mais obtient le Premier Prix trois ans plus tard.
Il revient de Rome le 31 décembre 1860 et entame une carrière parisienne. Au Salon de 1864, il reçoit une première médaille, qu’il renouvellera ensuite chaque année jusqu’en 1867, où il est déclaré Hors Concours, et fait chevalier de la Légion d’Honneur. Peintre historique et portraitiste, il vit des commandes de l’État, mais la guerre contre la Prusse de 1870-71 lui coupe cette manne, et Félix Giacomotti se consacre alors quasi exclusivement à l’art du portrait. Alors qu’il a 62 ans, la municipalité de Besançon lui propose la direction de l’École des Beaux-Arts ainsi que celle du musée. Le peintre accepte et revient s’installer sur sa terre natale. Lorsqu’il s’éteint le 11 mai 1909, à 81 ans, il laisse une école des Beaux-Arts dynamique à la renommée bien établie, ainsi qu’une impressionnante collection de portraits, reflet de la société de son temps.
La peinture de M. Giacomotti, écrit Louis d’Auray, directeur de la Revue Artistique, dans son papier sur le Salon de 1868, est large et bien touchée. Elle est aussi sans recherches inutiles et c’est là le trait dominant de cet artiste, si vite arrivé au succès. Les deux portraits qu’il expose sont d’un coloris très vrai, et tout aussi séduisants par la richesse et l’harmonie des tons, la grâce et le naturel des poses, que par le goût de l’agencement et la finesse d’exécution des détails…
Grand maître du portrait, Felix Giacomotti a toujours peint des grands formats, imposants certes, mais non pas écrasant. Notre tableau n’échappe pas à la règle, avec à vue, ses 92,5 cm de hauteur et ses 73,5 cm de longueur. Peint dans un ovale feint, qui adoucit le portrait et lui donne un charme supplémentaire, notre tableau est en quelque sorte un petit clin d’œil de Félix Giacomotti à Élisabeth Vigée-Lebrun -1755 - 1842, portraitiste officielle de la reine Marie-Antoinette. Et plus particulièrement à un tableau qui fit un tel scandale au Salon de 1783, qu’il en fut retiré ! La renommée d’Elisabeth Vigée-Lebrun était assez solidement établie pour qu’elle n’en souffrit pas, mais tout de même ! Songez donc ! Osez représenter la Reine en robe en gaulle (aussi dite robe à la créole ou chemise), tenue qui ne se portait que dans l’intimité du foyer, sans bijou, le teint si frais qu’indéniablement elle n’était pas apprêtée, était déjà en soit tout un scandale, mais de surcroit présenter ladite toile au Salon ?!! Ah non, vraiment, il y a des choses qui ne se font pas !! La toile fut remplacée par le portrait de « Marie-Antoinette à la Rose », où dans une attitude composée, la Reine, vêtue d’une somptueuse robe de cour bleue, tient une rose.
Pour en revenir à notre tableau, nous ignorons tout de la jeune femme qui y est représentée, et pourquoi elle a tenu à cette mise en scène. De qui s’agit-il donc ? La chose est oubliée mais qu’importe finalement, quand cette gracieuse composition réjouit l’œil et l’âme par sa fraîcheur et sa joliesse.
Le visage de trois quarts et légèrement incliné sur l’épaule où repose gracieusement une belle boucle souple, appelée par ces dames du 18ème siècle, sentiment, la jeune fille, à la carnation de nacre, esquisse un sourire. Ses lèvres sont pulpeuses et leur couleur rose foncé attire l’œil sur ce sourire empreint d’une volupté toute en retenue. Le regard bleu, empreint de douceur, semble regarder quelqu’un avec une suavité certaine. Elle est coiffée à l’enfant, coiffure, vous n’en serez pas étonné, qui avait été lancée par… Marie-Antoinette vers 1780, Elle offrait un aspect négligé et élégant. Les cheveux étaient plus courts et crêpelés sur le sommet de la tête, et longs sur la nuque, coiffés en belles boucles savamment disposées. Surmonté d’un chapeau plat de feutre noire, elle arbore avec panache une belle plume d’autruche de la même couleur bleu céleste que le ruban de ses cheveux, et celui de sa ceinture.
Comme Marie-Antoinette sur son portrait de 1783, notre demoiselle est vêtue d’une robe de mousseline, dite à la créole ou en gaulle, mais que l’on appelait surtout chemise à la Reine. Cette tenue avait été créée par Rose Bertin* la couturière de la Reine. La robe en gaulle, comme le montre bien le tableau, est une robe de coton blanc, de mousseline ou de gaze, au profond décolleté orné de volants, et serrée à la taille par une large ceinture. C’était la tenue favorite de la Reine, et de son entourage, lorsque celle-ci se rendait au Hameau de la Reine.
Repose négligemment sur l'un des avant-bras de notre demoiselle une mantille de dentelle noire, qui fait ressortir et chatoyer la couleur blanc d’Espagne de sa robe. Aucun bijou**, si ce n’est une délicate paires de dormeuses en brillant (d’ailleurs plus à la mode à la fin du 19ème siècle qu’en 1783), et dans sa main droite (gauche pour nous qui sommes en face d’elle), un délicat éventail peint qui dépasse légèrement de l’ovale feint.
Cette toile se distingue des portraits habituels exécutés avec maestria par Félix Giacomotti par l'époque à laquelle il situe son sujet. Mais l'on y retrouve toute la délicatesse de son pinceau et l'harmonie de sa palette.
* Rose Bertin, marchande de mode à Paris,était née en 1747 et mourut en 1813. Souvent sollicitée pour donner à la Reine des conseils esthétiques, lançant ainsi de nouvelles tendances qui lui valurent le surnom pompeux de Ministre des Modes de Sa Majesté la Reine. Cette roturière influença considérablement l’habillement de la souveraine, repris par les autres cours européennes, posant ainsi les prémices de la haute-couture.
** Il était d'usage de ne porter aucun bijou avec cette tenue décontractée, et réservée à l'intimité ou, pour Marie-Antoinette, aux heures passées au Hameau de la Reine, loin du protocole de la cour.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | 73 cm |
Hauteur | 92 cm |
Signature | En bas sous la main à l'éventail |
Époque | circa 1890 |
Matériau | Huile sur Toile |