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Époque
Peint après 1974
Provenance
France
Dimensions à vue
Hauteur : 75 cm
Longueur : 52 cm
Dimensions avec cadre
Hauteur : 90,5 cm
Longueur : 66,5 cm
Encadrement
Cadre en bois à moulure simple et patine vieil or
Cadre d'origine
Matériau
Huile sur toile, signée en bas à droite : A. Pilot
Annoté au dos : Rabat
Portant le numéro 1254
GTGTPILOTBOUREGREG
Fougueux normand au caractère bien trempé, Albert Pilot est né à Flers-sur-Orne, le 3 janvier 1922 dans une famille nombreuse et unie.
La mort de son père l'oblige à quitter l’école très tôt : apprenti menuisier, il aide sa mère pour subvenir aux besoins de ses sept frères et sœurs.
Il quitte la Normandie pour Paris alors qu’il n’a que 16 ans et se lance dans une vie aussi aventureuse qu’éclectique qui le mène, en 1945, à Khouribga, au Maroc, où il s’installe.
Sa carrière d’artiste ne décollant pas, il abandonne tout pour se lancer dans les affaires.
Il voyage en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud.
Mais en 1962, il décide que cette vie-là est révolue et il retourne à la peinture. Il installe son atelier, La Lyre, boulevard Mohammed V à Rabat. Cependant, trop exigeant envers ses qualités de peintre, il ne peut se résoudre à exposer. Finalement, la Galerie Le Savouroux, à Casablanca organise sa première grande exposition en 1970. Le succès et la reconnaissance arrivent enfin.
Sa Majesté le Roi Hassan II appréciant beaucoup sa peinture, notamment ses fantasias et ses vues de Rabat-Salé et du Bou Regreg, acquiert une centaine de ses œuvres.
Musicien, poète, mais aussi astronome passionné et compétent, il anime pendant près de deux à la RTM (Radio Télévision Marocaine) des émissions de vulgarisation sur l’astronomie qui rencontrent un grand succès, et publie plusieurs ouvrages sur le sujet entre 1986 et 1992.
Son œuvre, de quelques 3 000 toiles, exhatlent le Maroc, ses fantasias, ses paysages, mais aussi la Normandie, la Bretagne, Venise… Elle a su émouvoir de grandes personnalités politiques, telles Ronald Reagan, Bill Clinton ou George Bush, qui possèdent quelques-unes de ses toiles.
Albert Pilot est mort à Rabat le 17 février 2002.
Très inspiré par le Bou Regreg, ce fleuve magnifique qui termine sa course entre Rabat, et la petite cité de Salé, Albert Pilot était subjugué par la lumière fabuleuse qui teinte et illumine le fleuve aux différentes heures de la journée, ouvrant sur le panorama grandiose de la Kashah des Oudaïas.
Il l’a peint à de nombreuse reprise, chacune de ses toiles ayant une lumière différentes.
Sa Majesté Hassan II, le Roi du Maroc possède d’ailleurs l’un d’entre eux, aujourd'hui Mohammed VI, Les Oudaïas, Rabat (46X55).
Ce tableau, tout en reflets fauves, dorés, et orangés, offre au regard, au premier plan, les barques des traversiers ou des pécheurs, qui encombrent le fleuve et qui, à l’époque du peintre, étaient le moyen le plus rapide de relier une rive Bou Regreg à l’autre. A l’arrière-plan, la Kasbah des Oudaïas déroule ses remparts ocres et l’on distingue le minaret de la mosquée Al Kasbah, ainsi que le toit de tuiles vertes vernissées de la tour de la Kasbah (aujourd’hui Musée des Oudaïas).
Le Bou Regreg est ce long fleuve marocain de 240 kilomètres qui prend sa source au cœur du Djebel Mtourzgane, dans le Moyen Atlas, et se jette plus ou moins impétueusement selon les saisons, dans l’océan Atlantique, entre la ville de Rabat, au Sud, et la cité de Salé, au Nord.
Au 6ème siècle avant Jésus Christ, les Phéniciens créent un comptoir à l’embouchure du fleuve. L’endroit est propice au commerce, et les Carthaginois s’y implantent à leur tour. Puis les Romains, qui développent le port, sur l’estuaire.
Pourtant, rallier l’océan depuis le fleuve était périlleux. Un banc de sable obstrue en permanence l’embouche, et la houle du large, amplifiée par le vent d’ouest, vient s’y briser. On appelle par ce ce phénomène la barre.
Il fallait trouver la passe, pas si simple pour qui ne connaissait pas…
Toutefois, si la barre peut constituer un désavantage pour le développement économique du port, elle présente une protection naturelle efficace pour les comptoirs commerciaux installés là. Il faudra attendre 1920, pour que la construction de jetées élimine ce problème de barre.
Après la conquête arabe, les Beni Achara fondent la ville de Salé (11ème siècle). Sœurs parfois rivales mais indispensables l’une à l’autre,
Rabat et Salé se retrouvent toujours dans le problème de la traversée du Bou Regreg.
Plusieurs ponts sont été construits, mais sont détruits régulièrement au gré des affrontements entre les deux cités, des crues et autres aléas climatiques ou diplomatiques.
Les Almoravides (dynastie berbère ayant régné aux 11ème et 12ème siècle sur tout le Maroc, la Mauritanie, une partie de l’Algérie et le sud de l’Espagne) édifient, sur la rive gauche du fleuve, une petite forteresse pour lutter contre les menaces des tribus alentours, dont celle des Berghouata.
Les Almohades l’améliorent : la Kasbah des Oudaïas est née.
Les Salétins (habitants de Salé), dynamisés par l’arrivée des Morisques (Juifs chassés d’Espagne par la Reconquista) restaurent la Kasbah, et se lancent dans la Course Salé devient une cité gouvernée par elle-même : la République des Pirates du Bou Regreg, puis corsaire quand ses objectifs commerciaux rencontrant les intérêt diplomatiques et économiques du Sultan, celui-ci leur accorde son blanc-seing. En effet, il faut lutter contre les Portugais qui établissent des comptoirs tout le long de la côte atlantique (Azemmour, El Jadida, Essaouira…).
En 1755, les belles heures de la course s’éloignent.
Le port, qui à son apogée, comptait en permanence à l’ancre une soixantaine de navires, amorce un lent déclin que le raz de marée provoqué par le séisme de Lisbonne accélère : le pont sur le Bou Regreg est détruit, et la barre océanique est renforcée. De plus, le peu de tirant d’eau du chenal (40 cm à marée basse ; 3 mètres à marée haute), ne permet pas aux gros navires d’y accéder, aussi, en 1913, l’explosion de l’activité économique du port de Casablanca, nouvellement crée, asphyxie le port fluvial qui décline.
Sur le Bou Regreg, de tout temps, un trafic de barques très actif faisait la liaison entre Rabat et Salé la Blanche.
En 1913, un bac à vapeur est instauré et fonctionnera jusqu’à l’inauguration, en 1957, d’un pont qui sera remplacé, en 2011, par le pont Hassan II qu’Albert Pilot n’a jamais connu.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel