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Fondeur
Ferdinand Barbedienne
Provenance
France
Dimensions
Hauteur totale : 20 cm
Hauteur du buste : 14,5 cm
Largeur : 12 cm
Socle : 7,8 x 6,2 X 5,5 cm
Poids : 1453 gr.
Cachet
Cachet « Reproduction mécanique Colas » ainsi que la marque du fondeur « F. Barbedienne »
Matériau
Bronze à patine brune nuancée reposant sur un socle en petit granit gris. Le bronze est complet.
GTGTBFRANKLIN
Quelle personnalité étonnante ce Benjamin Franklin ! Depuis quelques 230 ans, il fait l’admiration des Américains, des Français, et de bien d’autres peuples.
Que lui vaut un tel engouement qui persiste malgré les décennies ? Sa célèbre expérience du cerf-volant ? Sans doute, mais pas seulement !
Rappelez-vous ce 15 juin 1752. Alors qu’un violent orage s’abat sur Marly, non loin de Versailles, Benjamin Franklin sans se préoccuper aucunement de sa sauvegarde, lance le cerf-volant qu’il vient d’inventer. Fasciné par la physique et notamment tout ce qui touche à l’électricité, cette grande inconnue du 18ème siècle, il veut démontrer la nature électrique de la foudre. Pleinement réussie, son expérience lui donne l’idée du paratonnerre, invention ô combien indispensable !
Si la légende de Benjamin Franklin est née ce jour-là, sa vie est pleine d’épisodes qui l’entretinrent…
Saviez-vous que ce fils de marchand de chandelles s’intéressa très tôt à la sécurité et la prévention des incendies ? Des habitations en bois, un éclairage aux chandelles, un chauffage au feu de bois multipliaient les risques d’incendie. Dès 1736, Benjamin Franklin créa dans sa bonne ville de Philadelphie, la toute première brigade de sapeurs-pompiers volontaires, la fameuse Union Fire Company. Travaillant toujours sur cet axe, il élabora quelques années plus tard, un poêle connu sous le nom de « Pennsylvania Fire Place », qui s’intégrait dans l’ouverture d’un foyer en maçonnerie et permettait d’augmenter le temps de combustion et d’obtenir ainsi plus de chaleur et de sécurité en consommant moins de bois. Benjamin Franklin n’ayant jamais pensé à protéger ses inventions, elles furent reprises et améliorées, mais la paternité de ce système lui revient indéniablement.
Esprit scientifique en perpétuelle ébullition, il mit au point un curieux instrument de musique, en améliorant l’invention d’un Irlandais, Richard Puckeridge, qui jouait quelques mélodies en frottant le rebord de verres remplis d’eau à l’aide d’un doigt. Benjamin Franklin, il empila non plus des verres, mais des bols en cristal, ou en quartz, sur un axe rotatif entraîné par une pédale et le Glassharmonica (1761) était né. Charmé par ce curieux instrument, Mozart lui composa même, le 23 mai 1761 à Vienne, un adagio et un rondo (Quintette en en do mineur et do majeur K617, pour Glassharmonica, flûte, hautbois, alto et violoncelle).
Autodidacte, Benjamin Franklin savait l’importance de la connaissance enseignée, et c’est pourquoi il fut l’un des fondateurs de l’université de Pennsylvanie. Passionné par la météorologie, il dressa une carte très précise du Gulf Stream (1770), ce courant chaud qui se forme dans la mer des Caraïbes, commande la circulation océanique de l’Atlantique Nord, et influence la climatologie européenne.
Homme d’esprit, personnalité attachante, travailleur infatigable, il participa à la rédaction de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis aux côtés de John Adams et de Thomas Jefferson. Il fut le premier ambassadeur de la jeune république américaine en France. Au cours de son séjour français (il parlait cinq langues, l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et l’espagnol), de 1778 à 1785, sa simplicité, son intelligence, son humour, sa bonhommie conquirent intellectuels et scientifiques français, jusqu’au Roi Louis XVI dont il obtient l’envoi d’une armée commandée par le marquis de Lafayette.
Avançant en âge, Benjamin Franklin, qui était myope, dut s’équiper d’une seconde paire de lunettes pour lire de près. Jongler en permanence avec deux paires de lunettes, en égarer une (et comme par hasard, toujours celle dont il avait besoin !) l’incitèrent à inventer le « verre double foyer » (23 mai 1880). Il tailla les verres de ses deux paires de lunettes en deux, et assembla le demi-verre pour la myopie en bas et celui pour la presbytie en haut. Élémentaire mon cher Franklin !!
Génie de la formule, Benjamin Franklin nous a légué quelques petites phrases percutantes : « Les sots organisent les banquets où festoient les sages » ; « Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes » ; « Avec ce qu’on dépense pour un vice, on élèverait deux enfants ! »…
Personnage attachant, Benjamin Franklin est, depuis plus de deux siècles, l’un des symboles des Lumières dont le buste orne nombre de bureaux ou cabinets de curiosité…
L’édition des bronzes d’art devient une véritable industrie dans les années 1830-1840, pour atteindre son apogée seulement 40 ans plus tard.
Les sculpteurs répondent favorablement à cette demande exponentielle, très rentable pour eux. La reproduction des œuvres n’est nullement limitée. Lorsque le succès d’une œuvre s’épuise, les tirages s’arrêtent, tandis qu’une autre œuvre prend la relève. En 1889, à leur pleine apogée, les bronzes d’éditions sont classifiés, lors de l’Exposition universelle, dans la catégorie des « bronzes d’art, fontes d’art diverses, ferronneries d’art, métaux repoussés ».
Le cachet de réduction Collas indique que la maison Barbedienne proposait plusieurs tailles de ce buste de Benjamin Franklin. Cela permettait à chacun de choisir en fonction de son budget, ou de la place dans son intérieur.
Agrandir une œuvre ou la diminuer ne sont pas des procédés inventés par le 19ème siècle. La nouveauté en revanche, c’est de pouvoir le faire mécaniquement. Donc bien plus rapidement, et de manière moins onéreuse. Les œuvres monumentales des plus grands sculpteurs antiques, de la Renaissance voire même du moment, peuvent être réduites et entrer dans les foyers.
Ce procédé de réduction mathématique d’œuvres d’art a été mis au point, en 1835, par un inventeur autodidacte, Achille Collas « 1795-1859). Il s’était inspiré du pantographe que Jacques-Edouard Gatteaux* venait encore de perfectionner. Lors de l’exposition des Produits de l’Industrie Française de 1839, Achille Collas dépose le brevet de son procédé. En 1838, il s’associe avec le fondeur Ferdinand Barbedienne. Celui-ci, ancien marchand de papier peint reconverti dans le bronze, homme d’affaires autant que technicien avait compris tout le bénéfice des bronzes d’édition.
La maison Barbedienne-Collas propose alors des réductions de statues antiques, telle la Venus de Milo. Le succès est immédiat. Les fondeurs Susse Frères, également conscients que la mode est aux bronzes, se lancent à leur tour dans les réductions. Ils utilisent un pantographe que Frédéric Sauvage avait amélioré en 1844.
Les bronzes d’édition désormais se répandent dans tous les intérieurs bourgeois. Selon une expression de l’époque, les fondeurs sont aux statues de bronze ce que Gutenberg a été à l’imprimerie ! La vulgarisation des œuvres jusqu’alors réservées aux musées développe le goût du beau et le répand peu à peu. Le journal satirique La Caricature du 8 octobre 1843, écrit dans ses pages « La sculpture de petit format a trouvé le moyen de fabriquer aujourd’hui tout un musée en une tournée : on cuit les danseuses en un quart d’heure et les hommes d’Etat en cinq minutes, on pourrait même obtenir treize rois de France à la douzaine ! ».
La mode des bronzes d’édition a donné un regain de dynamisme à l’industrie de la fonte. Requérant des ouvriers très qualifiés, des écoles sont créées pour assurer leur formation. En 1827, 840 ouvriers oeuvrent dans les fonderies, ils sont 7 500 en 1878 et ce, à quelques légères variantes près, jusqu’à la fin du siècle. Un ouvrier qualifié gagne à cette époque-là 15 francs par jour, ce qui est un salaire plus que correct.
Cependant, à mesure que le siècle s’écoule, des voix s’élèvent pour remettre en cause cette alliance de la technique et de l’œuvre d’art. Trop d’œuvres d’art tuent l’œuvre d’art, et dès le deuxième quart du 20ème siècle, la sculpture se détache peu à peu d’une production en série pour redevenir sinon unique, du moins retrouver son rang d’œuvre d’art.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel