En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales En savoir plus
Aucun produit
Sculpteur
Émmanuel Frémiet 1824-1910
Époque
circa 1850-1860
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 25,5 cm
Ø du socle : 9 cm
Poids : 1,931 kg
Signature
Sur la terrasse : E. Frémiet
Porte le numéro 37, ce qui atteste d’une fonte More, contemporaine de l’auteur.
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune sur un socle rond.
Bronze composé de plusieurs pièces. Complet, aucun manque.
GTGBVOLTIGEUR
Si Emmanuel Frémiet n'est plus connu aujourd'hui que de quelques amateurs éclairés, il a été, en son temps, un sculpteur extrêmement réputé.
Sculpteur animalier, il s’est également fait un nom dans la sculpture monumentale. Le Second Empire aussi bien que la IIIème République lui adressent de nombreuses commandes dont la célèbre statue équestre de Jeanne d'Arc de la Place des Pyramides à Paris, ou encore la statue de Ferdinand de Lesseps, inaugurée à Port-Saïd le 17 novembre 1899. Cette dernière, déboulonnée au moment de la Crise de Suez, le 24 décembre 1956, est restaurée par l'Association des Amis du Canal de Suez avant d’être placée sur l'un des quais du chantier naval de Port Fouad, au débouché du Canal dans la Méditerranée, en 1987.
Maître imagier, pour reprendre l’expression de son biographe Jacques de Biez, Emmanuel Frémiet sculpte avec autant de bonheur que les thèmes animaliers qui lui valent son immense renommée, des thèmes plus militaires. C'est ainsi que Napoléon III lui commande pour son fils, le prince impérial Louis-Napoléon, une suite de cinquante-cinq statuettes reproduisant les différents uniformes de l'armée entre 1855 et 1864. Malheureusement, ces statuettes brulent lors de l'incendie du 23 mai 1871 déclenché par une trentaine de fédérés fanatiques menés par un garçon boucher répondant au nom de Benot. Trois jours et trois nuits durant, le feu brûle, ravageant les Tuileries. Les statues n’y résistent pas… Toutefois, quelques-uns des moules n’ayant pas été détruits, 16 de ces statues ont pu être rééditées, un sapeur, un zouave de la Garde, un artilleur au manteau, un brigadier de l’escadron des Cent-Gardes, un cuirassier de ligne, un gendarme à cheval, un matelot des équipages de la Flotte, un Grenadier de la Garde, et même une cantinière notamment, en plus de notre Voltigeur de la Garde qui reste une pièce rare.
La Garde Impériale de Napoléon III est issue de l’unité du premier Empire la plus mythique. Dévouée et d’une fidélité sans faille, son sacrifice lors de la bataille de Waterloo (18 juin 1815) a, sans conteste, contribué à lui donner une aura quasi mystique et légendaire.
En 1854 Napoléon III la rétablit. Le Premier Régiment de Grenadiers de la Garde impériale est envoyé en Crimée le 28 janvier 1855 et vit son baptême du feu le 6 juin 1855. Baptême du feu qui se solde victorieusement par la prise de Malakoff. Après la Crimée, les Grenadiers s’illustrent en Italie. Le prestige de l’unité est tel, que Napoléon III y incorpore son fils, Louis-Napoléon (1856-1879).
Rien de très original dans cette petite sculpture. Pourtant sculpteur malicieux, Emmanuel Frémiet s’est attaché pour ces cinquante-cinq statuettes à restituer une vérité historique, avec un sens du détail très poussé. Jusqu’alors sculpteur animalier, Emmanuel Frémiet aborde là un genre nouveau pour lui avec un véritable esprit encyclopédique. Les uniformes de cette série des types de l’armée impériale le lancent dans la sculpture historique et équestre. Alors qu’il n’avait pas eu besoin de faire d’autres recherches que dans les casernes, pour ses autres œuvres (Duelliste Henri III, Ménestrel, Louis d’Orléans ou Chef Gaulois entre autres) il fait, pour ces statuettes, de très sérieuses recherches historiques notamment à la Bibliothèque Impériale (aujourd’hui Bibliothèque Nationale de France).
Notre Voltigeur de la Garde Impériale fait partie des unités d’infanterie légère. Compagnie d’élite, les Voltigeurs agissent en tirailleur, en avant de la ligne d’un bataillon. Pris en croupe par un cavalier, il est déposé en première ligne où il exerce ses talents de tireur. Invention de Napoléon 1er, on ne trouvait alors des Voltigeurs que dans l’armée française, et les armées des pays satellites. Tireur d’élite de l’armée, le Voltigeur n’est pas formé pour les combats au corps à corps. La Garde Impériale a compté jusqu’à 19 régiments de Voltigeurs.
Notre Voltigeur en campagne porte le pantalons garance serrés dans des bottillons de cuirs sur une capote bleue et épaulettes rouges. Il porte le shako en cuir frappé d’une plaque de cuivre ornée de l’aigle impérial serrant dans ses serres une grenade.
Son paquetage se compose d’un havresac rigide et d’une couverture roulée.
Sa giberne, fixée après une banderole de cuir noirci, est attaché à l’uniforme au moyen d’une courte martingale à l’un des boutons de taille. La giberne est destinée à recevoir les nécessaires au tir (dont les cartouches, chaque Grenadier en reçoit cinquante) et à l’entretien du fusil. Porté à droite, le sabre-briquet à lame droite est porté sur l’arrière, ce qui dégage les jambes des fantassins pour une marche plus souple et rapide. Il possède une poignée de cuivre fileté. Le fourreau de la baïonnette est porté de même.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel