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Sculpteur
Emmanuel Frémiet - 1824-1910
Époque
1862 pour le chef modèle en plâtre
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 42 cm
Largeur : 11 cm
Profondeur : 29 cm
Poids : 5,9 kg.
Signature
Sur le côté de la terrasse : E. FREMIET
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune.
Numéroté sur le côté de la terrasse : 186
Il s'agit donc d'un bronze édité du vivant de l'artiste (fonte More).
Composé de 10 pièces, le bronze, en excellent état, est complet.
Aucun manque.
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Si Emmanuel Frémiet n'est plus connu aujourd'hui que de quelques amateurs éclairés, il a été, en son temps, un sculpteur extrêmement réputé.
Sculpteur animalier, il s’est également fait un nom dans la sculpture monumentale. Le Second Empire aussi bien que la IIIème République lui adressent de nombreuses commandes dont la célèbre statue équestre de Jeanne d'Arc de la Place des Pyramides à Paris, ou encore la statue de Ferdinand de Lesseps, inaugurée à Port-Saïd le 17 novembre 1899. Cette dernière, déboulonnée au moment de la Crise de Suez, le 24 décembre 1956, est restaurée par l'Association des Amis du Canal de Suez avant d’être placée sur l'un des quais du chantier naval de Port Fouad, au débouché du Canal dans la Méditerranée, en 1987.
Les talents d’Emmanuel Frémiet ne s’arrêtent pas là. Il sculpte avec autant de bonheur que les thèmes animaliers qui lui valent son immense renommée, des thèmes plus militaires. C'est ainsi que Napoléon III lui commande, pour son fils le prince impérial Louis-Napoléon, une suite de 55 statuettes reproduisant les différents uniformes de l'armée. Malheureusement, ces statuettes brulent lors de l'incendie du 23 mai 1871 déclenché par une trentaine de fédérés fanatiques menés par un garçon boucher répondant au nom de Benot. Trois jours et trois nuits durant, le feu brûle, ravageant les Tuileries. Les statues n’y ont pas résisté … Toutefois, certains moules n’ayant pas été détruits, quelques-unes de ces statues ont pu être retirées.
Sculpteur de l’Histoire, ses sculptures équestres sont un condensé de ses deux passions : l’Histoire et les animaux. Même si les chevaux ne sont pas ses animaux préférés, il est, en ce 19ème siècle, celui qui en sera le plus virtuose sculpteur. Il possède une connaissance parfaite et approfondie de la science du cheval. Si le peintre peut se contenter d’un certain à-peu près dans ses représentations, le sculpteur, lui, ne peut tricher, car il construit une bête entière, sous toutes ses faces, dans toutes ses proportions.
Infatigable observateur de ces animaux très nombreux dans les rues de Paris, la Compagnie des Omnibus lui fournissait une matière première de choix ! Ses quelques 14 000 chevaux offraient à notre artiste tout le loisir de repérer celui qui convenait à son œuvre du moment. Il faisait alors venir l’animal dans le petit atelier de sa maison de Bougival. Il lui y préparait une litière. Soir et matin, il le promenait à la longe. Son épouse, Marie-Adélaïde Ricourt, qui n’avait aucunement peur des chevaux et savait naturellement s’imposer à eux avec douceur, gérait sans crainte les plus récalcitrants, allant parfois jusqu’à leur tenir la jambe de devant pour obtenir le mouvement désiré par le sculpteur, le temps de son travail. Pour les jambes arrière, l’opération pouvant se révéler plus dangereuse, il était alors fait appel au maréchal-ferrant. De ces solides chevaux d’omnibus, il en faisait de splendides montures de guerre, à la démarche cadencée, au pas relevé, aux mouvements forts et ordonnés. Des chevaux d’armes, à la docilité réfléchie, non pas vaincus par la supériorité de l’homme, mais associés à sa supériorité, braves et loyaux, exercés aux dangers des batailles. Ils sont, comme le disait Buffon, la noble conquête de l’homme, « ce fier et courageux animal qui partage les fatigues de la guerre et la gloire des combats ». Ils sont eux-mêmes un morceau de l’épopée écrite par les guerriers…
Emmanuel Frémiet aime l’inédit dans le choix de ses sujets. Il aime l’effort de la recherche. Il aime l’effort de l’observation. Il aime l’effort du travail. Il aime l’effort pour lui-même, d’où sort une audace, une innovation. C'est au Musée du Louvre qu'Emmanuel Frémiet est aller rechercher les notions historiques qui lui ont permis de sculpter ce guerrer gaulois.
Ce Chef Gaulois, fier et brave, campé sur sa monture parfaitement dressée, exprime tout le drame de l’épopée gallo-romaine. Le noble guerrier gaulois, dont on distingue tant des attributs barbares » (au sens romain du terme, c’est-à-dire tout ce qui n’appartient pas à la civilisation romaine) n’en n’est pas moins soumis à Rome, comme l’indique l’ornement frappé des 4 lettres synonymes de l’Empire romain : SPQR. Senatus PopulusQue Romanus (le Sénat et le peuple romain). Ces lettres rappellent la nature de Rome et de son empire, fondés sur la double allégeance au Sénat et au peuple romain, plus que sur un territoire sans cesse modifié au gré de ses conquêtes.
À moins ... à moins que tel un trophée, cet insigne de l'Empire romain ne soit le signe d'une liberté que les Gaulois, jusqu'à la chute de Vercingétorix, entretinrent farouchement...
Emmanuel Frémiet n'ayant pas laissé d'explication à ce sujet, toutes les interprétations sont permises !
On peut admirer, grandeur nature, ce Chef Gaulois au Musée de Saint-Germain en Laye.
Face au succès remporté par ses sculptures, Emmanuel Frémiet s'associe avec un petit bronzier, More, installé non loin de chez lui. Il édite ainsi ses oeuvres en bronze. Pour les écouler, il ouvre boutique, au 42 de la rue du Temple, à Paris, que tient sa femme, Marie-Adélaïde Ricourt. Emmanuel Frémiet utilise une technique encore assez peu répandue, la technique de la cire perdue, qui offre des bronzes d'une grande qualité.
L'édition en bronze d'oeuvre en plâtre ou en terre devient une industrie dans les années 1830-1840. Il s'agit de reproduire en de multiples exemplaires une oeuvre unique. Le concept est tentant, et les sculpteurs s'y engouffrent. La reproduction d'une oeuvre n'est pas limitée, la seule limite qu'elle ait, est liée au désintérêt du public, mais alors une autre oeuvre prend le relais. L'essor de cette nouvelle industrie est permis par la conjonction de trois évènements :
Les années 1890 mènent à leur apogée Les bronzes d'édition. La Première Guerre Mondiale marquera la fin de cette industrie et de ce style de décoration.
Après sa mort, les droits sur ses oeuvres seront vendus à la très célèbre Fonderie Barbedienne qui poursuivra désormais l'édition des bronzes d'Emmanuel Frémiet.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel