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Beaucoup d’informations contradictoires concernant Antoine Bofill, sans jamais aucune source pour les étayer…
Sans doute est-il originaire d’Espagne, de Barcelone où il serait né dans les années 1875. Une chose est sûre, c’est qu’il expose pour la première fois à Paris au Salon de 1896, une sculpture sous le numéro 3249, Le Repos, et que son atelier se situe au 51 du Boulevard Saint Jacques.
Sculpteur très réaliste et attaché aux détails, ses œuvres sont très éclectiques, il sculpte aussi bien ou un Grenadier du Premier Empire fumant sa pipe qu’une sirène sur un cheval cabré, qu’un peau-rouge à cheval ou un porteur d’eau égyptien …
Toute l’intériorité de cette sculpture s’exprime dans la verticalité du mouvement transcrit dans le drapé de la gandoura de ce musulman en prière. Cette scène est comme un clin d’œil du voyageur occidental à la vie quotidienne en Orient. Petite tranche de vie croquée sur le vif qui se répète cinq fois le jour lorsque le muezzin appelle à la prière.
Alors, séance tenante, chacun abandonne sa tâche, déroule son petit tapis en direction de la Mecque, se déchausse et invoque avec ferveur le nom d’Allah.
Mouvement artistique qui se développe en Occident au 19ème siècle, l’Orientalisme prend ses racines loin dans un 18ème siècle qui commence à se lasser de l’Antiquité classique. Avec la traduction, dès 1711 la par Antoine Galland, des Mille et une nuit, ce recueil anonyme de contes arabes, persans et indiens imbriqués les uns avec les autres, puis la parution, une décennie plus tard, en 1721, des Lettres persanes de Montesquieu ou encore du conte philosophique Zadig ou la Destinée, de François-marie Arouet dit Voltaire (1748).
Imprégné de cet orientalisme diffus des Lumières, le général Bonaparte entend que son expédition d’Égypte (1798-1801) ne soit pas que militaire. Il s’entoure de scientifique et d’artistes tel le baron Dominique-Vivant Denon (qui est d’ailleurs le doyen à 51 ans, des savants de cette expédition), et en ramène Le Voyage dans la basse et la Haute-Egypte qu’il publie en 1802. Outre le récit du voyage, l’ouvrage comporte quelques 300 dessins et croquis des sites archéologiques visités. Cet ouvrage connaît un immense succès et contribue à répandre dans les cercles cultivés la passion de l’Orient et le goût pour l’orientalisme.
À la suite de cet ouvrage, les récits de voyage, avec François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Gustave Flaubert, Pierre Loti, et tant d’autres, deviennent un véritable genre littéraire. Les années 1830 marquent un tournant : le rêve oriental est mis à portée de main grâce au développement de la marine à vapeur, à l’allègement des conditions de quarantaine qui facilitent désormais grandement les déplacements. Les artistes, qu’ils soient écrivains, peintres ou sculpteurs, les scientifiques, les ethnologues et les archéologues n’hésitent plus à se rendre sur place, fascinés pour ces cultures du Levant.
L’Europe (re)découvre, sur la rive orientale de la Méditerranée, une fabuleuse cité, Constantinople, ex-Byzance, porteuse de tant de mythes. Ses monuments fabuleux, témoins d’un riche passé, agité et fascinant, son histoire, ses coutumes (la polygamie, les bains publics, l’esclavage, les harems, la gouvernance despotique d’un sultan …) sont l’expression d’une terre inconnue et tellement fascinante que le regard de l’artiste hésite entre fantasme romantique et ethnographie sans jamais se pouvoir se départir de son fonds de culture occidentale. L’expédition d’Algérie (1830) rapproche encore cet Orient rêvé. L’installation durable de la présence française en ouvre la porte aux artistes français, voire britanniques. Allemands et Américains se laissent à leur tour toucher par la mode orientaliste après 1865, au moment même où, en France, celle-ci s’essouffle légèrement. Mais la poursuite de l’expansion coloniale au Maghreb ravive cette fascination et la première moitié du 20ème siècle y cède encore avec délice. En 1889, à l’initiative du conservateur du musée du Luxembourg (des Artistes Vivants), Léonce Bénédite, se crée la Société des Peintres Orientalistes français qui désormais sera organisatrice de Salons (à destination des peintres, aquarellistes, graveurs, sculpteurs qui représentent des sujets orientaux). Cette société cessera ses activités en 1943.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel