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Sculpteur
Henry Regnouf de Vains
Manoir de Couvains, Manche 1851 – Manoir de Couvains, Manche 1909
Époque
Circa 1880-1890
École
École française de sculpture animalière
Dimensions
Hauteur : env. 37 cm
Terrasse : 34,5 X 12 cm
Signature
Signé sur le motif : H. R. de VAINS
Matériau
Épreuve ancienne en bronze à patine médaillée, reposant sur une terrasse rectangulaire.
Le bronze est en parfait état et complet.
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Tel Roger de Minvielle ou Gaston d’Illiers, Henry Regnouf de Vains est l’un de ces gentlemans farmers, ardents amateurs des chevaux, de l’art équestre, du monde hippique et de la vénerie. Comme eux, il traduisit dans le bronze l’objet de sa passion.
Henry Regnouf de Vains naquit le 5 octobre 1851 au sein d’une vieille famille manchoise, 5ème garçon et avant dernier d’une fratrie de 7, dans le foyer d’Alban Hugues Marie (1806-1858), capitaine de vaisseau (il démissionna de la Marine en 1853) et de Constance Le Provost de Saint Jean (1813-1898) au château de Couvains, dans la petite commune de Couvains, située non loin de Saint-Lô.
Son grand-père, Marc Regnouf de Vains (1778-1843) avait, en son temps été député de la Manche (en 1815 et 1816 puis de 1820 à 1827), sous-préfet d’Avranches (1824-1830) et maire de Vains (1813-1822), dans la baie du mont Saint Michel.
En 1872, il débute aux courses de Saint Lô, sur l’hippodrome de Meauffe. Il sera d’ailleurs par la suite le Président de la Société des Courses de Saint-Lô
Il se marie au château de Fontaine, à Fontaine-sous-Didier, dans la Somme le 20 janvier 1875 à l’âge de 24 ans avec Jeanne Graval (1853-1912) et s’installe à Vains, canton d’Avranches, comme propriétaire-éleveur. En 1883, l’Armée met en place le système des annexes de remonte dont la double mission est, d’une part de préparer la remonte de l’armée en accueillant, dressant, entretenant de jeunes chevaux de 3 ans et demi jusqu’à 5 ans (âge auquel ils sont ensuite envoyés en service dans les unités qui en ont besoin), et d’autre part de fournir aux éleveurs de chevaux un marché lucratif. Officier de réserve, Henry Regnouf de Vains s’installe alors au château de Couvains, une demeure de style Louis XIII qui se dresse sur un domaine de 36 hectares sur lequel il implante, sur 18 hectares, une Annexe de Remonte. Celle-ci comprend une écurie et infirmerie pour 450 chevaux, une maréchalerie, un magasin à grains et un à fourrage, un parcours, ainsi que des logements pour les personnels militaires et civils.
À quel moment précisément notre gentleman farmer se lance-t-il dans la sculpture ? sans doute dans le début des années 1880, peut-être un peu avant, mais toujours est-il qu’il présente son premier bronze au salon de 1885, sous le numéro 4143. Ange étalon des Haras est remarqué par la critique pour la qualité de sa ciselure et l’extrême connaissance du sculpteur pour l’anatomie équine. Au salon de 1886, c’est Sans Vergogne, trotteuse normande qu’Henry Regnouf de Vains présente, en cire (sous le numéro 4472, et avec une faute d’orthographe à son nom : Reynouf, ce qui le classe là où on ne l’attend pas !) L’année suivante (1887) sous le numéro 4412, il livre une Jument poulinière et son poulain, en bronze, sans doute son groupe le plus courant sur le marché de l’art actuel. Le Salon de 1888 lui vaut une critique élogieuse d’Ernest HOSCHEDÉ dans la Cocarde (18 mai 1888) amplement méritée pour son étalon grandeur nature (numéro 4568) L’Alsacien, étalon de l’administration des Haras. Son talent et sa renommée qui s’installent lui permettent d’adhérer aux Artistes Vivants et c’est en sociétaire qu’au salon de 1889, il expose sous le numéro 4867 Brr… quel froid ! retour de chasse. Étalon et Jument, tel est le groupe en cire qu’il présente au salon de 1890 (numéro 4397). Ce sera sa dernière participation au Salon. Ses œuvres sont très rares, car elles ont été très peu éditées, Henry Regnouf de Vains ayant de confortables revenus entre l’exploitation de ses terres, et son Annexe de Remonte, qu’il n'avait pas besoin de celui que pourrait lui rapporter l’édition de ses bronzes. Outre notre Jument Cobesse, on connaît aussi de lui un groupe, Retour de chasse, et Trot monté.
Neuf ans plus tard, alors qu’il n’avait que 57 ans, Henry Regnouf de Vains s’éteignait dans son château de Couvains. Jeanne Graval mourrait trois ans plus tard, et l’Annexe de Remonte fut mise aux enchères dans le cadre de la succession…
Comme le faisait remarquer le célèbre critique Ernest HOSCHEBÉ (ami de Monet, il avait acquis Impression Soleil Levant pour 600 francs mais des problèmes financiers le contraignent, en 1878, à vendre aux enchères les 138 œuvres de sa collection. Il meurt à 54 ans, en 1891, et sa femme, Alice, épouse un an plus tard Claude MONET) pour son étalon l’Alsacien présenté au Salon de 1888, le sculpteur témoigne d'une connaissance parfaite de l’anatomie des chevaux, qu’un coup de ciseau très précis traduit dans le bronze. Notre jument cobesse ne fait pas démentir le critique. Cheval cob trapu et de petite taille, Henry Regnouf de Vains nous livre toutefois ici une jolie jument bâtie en force, fièrement campée sur ses quatre jambes solides, au port altier et dynamique.
SOURCES
Archives départemantales de la Manche et de la Somme.
Le Sport Illustré année 1895 à 1910
Journal de la Manche et de la Basse Normandie,1880,1883, 1909, 1912
Service Historique de la Défenses, Les Annexes de Remonte
Vicomte MARTIN DU NORD, Situation de l'élevage, le mouvement commercial hippique en France. Reproduction, Remonte, Commerce, Société des Agriculteurs de France, n°17, Paris 1912
Explication des ouvrages de Peinture et dessin, sculpture, architecture et gravures des artistes vivants, salons de 1880 à 1909
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | 34,5 cm |
Hauteur | 37 cm |
Largeur | 12 cm |
Style - Période | circa 1880-1890 |
Signature | Signé sur le motif H. R. de Vains |
Matériau | Bronze à patine médaillée reposant sur une terrasse rectangulaire |