Le Fauconnier - E. Picault

Le Fauconnier - E. Picault

Sculpteur
Émile Picault
Paris 1833 - 1922

Époque
 circa 1880-1990 pour le chef-modèle

École
École française de Sculpture

Dimensions
Hauteur totale : env. 47 cm
Ø socle : 26 cm

Signature
Signé à l'avant de la terrasse sur le motif

Matériau
Épreuve en bronze à patine médaillée, composée de plusieurs pièces montées et jointes. Aucun manque, le bronze est complet.

Contre socle en bronze à patine brune orné d'un cartel gravé : Fauconnier, par Émile Picault mentionné au Salon

Quantité

UN ARTISTE, UNE VIE

Le 25 août 1833 naissait à Paris, dans le foyer de Denis André PICAULT, garnisseur de registres, et de Suzanne Émilie SCHNEIDER, Émile Louis PICAULT. Si son frère cadet, Edouard Felix, embrasa la profession paternelle, Émile, lui, se forma à la sculpture.
Il se mariait le 14 mars 1861, dans le 11ème arrondissement, avec Elisabeth Adolphine Louise BOLTZE, une parisienne repriseuse de châles, dont le père était ébéniste. Elle meurt en 1890 à peine âgée de 50 ans, laissant au sculpteur deux filles et deux garçons.

En cette deuxième moitié du 19ème siècle, Émile PICAULT était un sculpteur en vogue. Le succès lui souriait, et l'inspiration ne lui faisait pas défaut. Il surfait avec talent sur les thèmes à la mode d’inspiration

·         historique, tels la Reine Esther ; Joseph expliquant les songes du Pharaon ; Jeanne d’Arc équestre ; un buste de Napoléon

·         allégorique tels Le Devoir ou Honor Patria, Vox Progressi ; le Génie des Sciences

·         littéraire tels Le Cid, le Bourgeois Gentilhomme…

·         mythologique tels Le supplice de Tantale ; Persée délivrant Andromède

Il mâtine son œuvre de quelques sculptures orientalistes comme son Porteur d’eau, ses sujets d’inspiration égyptienne, son Musicien tunisien
Il ne dédaigne pas non plus, le temps d’une sculpture, une petite incursion dans le style néo-florentin*, comme avec son Escholier, son Ménestrel, son Troubadour, son Arbalétrier ou… son Fauconnier.

Les œuvres du sculpteur parisien connaissent de son vivant, et tout au long de sa carrière, un véritable succès d’édition. Sa réputation s’assied également sur sa collaboration avec les grands fondeurs parisien, comme la maison SUSSE FRÉRES, les fonderies COLIN et HOUBEDINE ainsi que la Société des Bronzes de Paris. Ainsi que l’écrit Guillaume PEIGNÉ**, « (…) l’œuvre d’Emile Picault, témoignage irremplaçable de la volonté d’art d’une époque, montre à quel point le mouvement néo-baroque s’est imprégné avec grandiloquence jusque dans les formes les formes les plus réduites de l’activité sculpturale. »

Émile Picault meurt à 89 ans, le 24 août 1922 à Paris 14ème.

 LE FAUCONNIER

La Fauconnerie n’est pas très en vogue au 19ème siècle, et évoque plus une activité du Moyen-Âge ou de la Renaissance qu’une pratique de ce siècle. La Fauconnerie était apparue dans des temps très reculés dans les steppes d’Asie centrale avant de se répandre en Europe au cours du Moyen-Âge. Pratiquée par la noblesse, elle devient un art véritable, symbole de prestige et de pouvoir pour ceux qui la pratiquaient. Les faucons, ces rapaces nobles et fiers, étaient admirés pour leur agilité, leur force et leur capacité fascinante à capturer des proies en vol. L’art et la littérature médiévale puis celles de la Renaissance en ont fait des symboles de courage et de noblesse. De nombreux traités en explicitent les techniques et équipements. La Révolution française fait disparaitre la Fauconnerie, en même temps que la noblesse et ses privilèges. L’art de la Fauconnerie sera redécouvert beaucoup plus tard.

Émile PICAULT nous livre, avec son Fauconnier, une composition dynamique et réaliste qui a su capturer l’esprit et l’essence de cette ancienne tradition, avec une précision et une beauté remarquables. Le regard concentré sur son rapace qui bat des ailes, dans une attitude figée, le Fauconnier tient de sa main gauche le ratelier sur lequel attendent trois faucons encapuchonnés et retenus par une chaîne. Émile PICAULT s’est attaché à rendre avec grâce et vérité les détails de la tenue du Fauconnier, de son équipement, et même du plumage des rapaces. Cette belle œuvre, que le sculpteur a décliné en trois tailles différentes, celle-ci étant la plus petite, témoigne de la symbiose entre l’oiseau de proie, l’homme et le chien mais aussi de la grande maîtrise technique et artistique d’Emile PICAULT.

*le style néo-florentin s’inspire de style artistique de la Renaissance italienne, dont Antonin Mercié, Antonin Mercié, Paul Dubois notamment sont les représentants les plus connus.

** Guillaume PEIGNÉ cf Sources.

Sources

Patrick ABSALON, Les Sculpteurs français à l’école de la Renaissance (1860-1880), In La Notion d’école, sous la direction de Christine PELTRE et Philippe LORENTZ, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007, 270 pages, pp. 71-78

Émile BELLIER de LA CHAVIGNERIE, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours…, 3 volumes, Paris Librairie Renouard, 1882-1885, tome 2 (M à W) p. 265

Guillaume PEIGNÉ, Dictionnaire des sculpteurs Néo-baroques français (1870-1914), Paris, Éditions du CTHS, 2012, 561 pages, illustrations. p. 403 

Patrick MOREL ; Charles de GANAY, L’Art de la Fauconnerie, Chaumont, Crépin-Leblond Édition, 2013, 448 pages

Pour aller plus loin

Christian Antoine de CHAMERLAT, La Fauconnerie et l’art, CAR Édition, collection À travers la Peinture, 2005, 256 pages

 

GTGBFAUCONNIERP

Fiche technique

Hauteur
env. 47 cm
Diamètre du socle
env. 26 cm
Signature
sur le motif
Matériau
groupe en bronze à patine médaillée. Contre socle en bronze orné d'un cartel gravé "Fauconnier par Émile Pïcault mentionné au Salon". Composé de plusieurs pièces montées et jointes, le bronze est complet.