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Époque
Circa 1890-1920
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 57cm
Longueur : 12,5cm
Profondeur : 13 cm
Poids : 11 kg
Signature
sur le dessus de la terrasse derrière le pied droit : Marioton
Porte un numéro à l’arrière de la terrasse : 186 C
Sur le bord de la terrasse, cachet du fondeur Sciot Paris
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune reposant sur un socle carré
Le bronze est complet.
GTGBMARIOTONSER
Claudius, Eugène, Jean-Alfred. Trois frères, trois artistes. Deux sculpteurs, un peintre.
Malgré son talent et une production abondante, Eugène Marioton ne parvient pas à décrocher de commandes de l’État.
C’est ainsi que pour vivre, il se tourne vers le bronze d’édition.
Il a sculpté un nombre considérable de statues, sans doute dans les quatre cents, dans des thèmes très divers.
Si la réalité historique n’est pas sa préoccupation majeure, il sait néanmoins trouver son public qui vaut d’être l’un des artistes les plus réputés des années 1890-1910.
Eugène Marioton s’éteint à Paris le 19 septembre 1933.
Pourtant élégant et plein de charme, ce thème du joueur de luth n’a été que très peu abordé dans la sculpture. Le luth est un instrument très en vogue en France, mais surtout en Italie, aux 16 et 17ème siècles. La peinture italienne de la Renaissance l'a largement évoqué. En revanche, point de luth dans la sculpture, sans doute parce que l'on préférait sculpter à l'antique.
Au 19ème siècle Emile Picault (1833-1915) s’y lance, et encore l’a -t-il traité sur un mode orientaliste. Ainsi qu’Emile-André Boisseau (1842-1923), Auguste Moreau (1834-1917) ou encore Paul Dubois (1827-1905), certainement portés par la « vague Verdi », et le succès aussi retentissant en France qu’en Italie, de l’opéra du grand maître Il Trovatore.
Cet opéra grandiose raconte l’histoire rocambolesque d’un jeune noble, Manrico, ou Il Trovatore (parce qu’il gratte du luth à l’envi), enlevé dans son enfance par une Bohémonienne, ensuite assassinée pour une obscure raison, sans lien avec l’enlèvement, par la famille de ce jeune noble. La fille de la Bohémienne, Azucena, qui a élevé l’enfant enlevé par sa mère, se venge de la mort de sa mère en laissant le comte de Luna, le frère aîné d’Il Trovatore (qui ne sait pas qu’il s’agit de son frère) assassiner le jeune musicien parce qu’il donne la sérénade sous les fenêtre de Leonora, sa dulcinée, ce qu’il ne saurait tolérer. Bref, histoire complexe et compliquée, pleine de rebondissements en tous genre, mais portée par la sublime musique de Giuseppe Verdi à l’apogée de son art et de sa célébrité.
Cependant même si Verdi reste un compositeur très prisé, et qu’incontestablement, Eugène Marioton n’a pas pu ne pas entendre Il Trovatore, étant né 4 ans après la sortie de l’opéra, il n’a pas connu l’engouement populaire autour de cette oeuvre. Sans doute a-t-il plus trouvé son inspiration dans les toiles de maîtres de la Renaissance italienne. Il n’est qu’à voir les tableaux de Giovanni Busi, dit Il Cariano, notamment son Joueur de Luth ou même son Portrait d’un Gentilhomme, ou encore ceux de Domenico Ghirlandaio (et son école), pour retrouver l’esprit de la sculpture d’Eugène Marioton.
Vêtu d’une tunique sans manche à petits plis tuyautés, qui descend jusqu’à mi-cuisse, la giornea, il porte par-dessus un manteau léger. Une ceinture de cuir à laquelle pend une petite bourse complète sa tenue. Sa longue chevelure bien disciplinée est couverte par le beretta, le bonnet à la mode dans la Florence du Quattrocento. Le regard fier et intense, le nez droit et les lèvres bien ourlées, notre joueur de Luth semble perdu dans sa composition musicale, à moins qu’il ne soit subjugué par la belle à qui il dédie sa sérénade ?!
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel