

Époque
Circa 1840-1850
Provenance
France
École
École française de peinture
École de Barbizon
Dimensions à vue
Hauteur : 8,7cm
Longueur : 14,2 cm
Dimensions avec cadre
Hauteur : 21,3 cm
Longueur : 26,8 cm
Cadre
Cadre à moulures dorées
Matériau
Gouache
Signature
En bas, au milieu vers la droite : am. Crapelet
Louis-Amable Crapelet naquit en terre de Bourgogne, à Auxerre, le dimanche 2 juin 1822.
Son père, Nicolas Crapelet, typographe et miniaturiste à ses heures, détectant très tôt les goûts de son fils pour le dessin et la peinture, l’encouragea dans cette voie.
Le jeune garçon se forma donc dans divers ateliers.
Dans l’atelier du peintre de genre et portraitiste Pierre-Adolphe Badin (1805-1877), Auxerrois comme lui, il apprit la précision du trait. Dans celui du peintre décorateur d’opéra ou de théâtre, Polycarpe Charles Séchan (1803-1874), il perfectionne ses qualités scénographiques. Dans l’atelier de Jean-Baptiste Camille Corot, il se forme l’équilibre des compositions mais aussi à l’étude de la lumière. Le peintre de marine, Jean-Baptiste Henri Durand-Brager (1814-1879) auquel, lui communiqua son goût du voyage et de l’aventure.
Ainsi formé, Louis Amable Crapelet débuta au Salon de 1849, en présentant un paysage Matinée. Il exposa jusqu’en 1866.
Mais l’appel de l’horizon devenant de plus en plus fort, il s’embarqua en 1852 pour un long périple qui le mènera en Algérie, et au Moyen-Orient. L’Égypte le retint un long moment. Il parcourut la Haute et la Basse Égypte, remonta le Nil jusqu’à la troisième cataracte. Il fit d’ailleurs une magnifique aquarelle de la deuxième cataracte. Son séjour au Caire s’étala de mai à septembre 1853, il en ramena de plusieurs carnets, dans lesquels il avait croqué les paysages, les monuments, minarets, temples, mosquées, en de nombreuses études architecturales, les scènes pittoresques pleines de personnages aux costumes chamarrés, de felouques paraissant sur le Nil que ses yeux émerveillés avaient pu admirer. Palmiers, dromadaires et felouques y avaient sa prédilection…
Guère pressé de rentrer au bercail, il emprunte le chemin des écoliers qui le mène de Stamboul, à la Grèce puis l’Italie.
À peine rentré de son long périple, il fut nommé (1854) décorateur des théâtres de Marseille. Il participa ainsi à l’élaboration de nombreux décors d’opéras ou de théâtre.
En 1856, en binôme avec le peintre Victor Camoin (1824-1856), il réalisa ceux, très somptueux de la Villa Nathan toute nouvellement construite par le courtier marseillais Maurice Nathan (1799-1880). Il effectua également les décorations du Café Allemand situé sur la Canebière, en 1866, et ceux du Café du Caire.
En 1859, la bougeotte lui avait repris. Il s’embarquait alors sur Le Marabout, en direction de Tunis. Sa réputation le mit en contact avec Sadok Bey (bey de Tunis de 1859 à 1882) qui le chargea d’établir le relevé des sources principales qui alimentaient Carthage. Cette mission lui valut une médaille de la Croix du Nichan Iftikhar (Ordre de la Victoire).
Il publia les péripéties de ce voyage dans le Tour du monde (1er semestre 1865, pp. 1-32) en une relation captivante, illustrée de nombreux de ses dessins.
Il sillonna ensuite l’Asie mineure, s’attardant à nouveau à Stamboul, en Grèce, encore en Italie où cette fois-ci (1860), il retrouva son ami Alexandre Dumas.
En 1866, le vice-roi d’Égypte Ismaël Pacha (1830-1895), le chargea de la décoration de son navire, le Mahor, en construction dans les ateliers de la Seyne par la Société des Forges de Marseille. Ce chantier fut son dernier. Il mourut prématurément, à Marseille le mardi 19 mars 1867, à l’âge de 45 ans.
Louis-Amable Crapelet a été littéralement envoûté par l’Orient (le Maghreb et le Machrek), et par l’Égypte plus particulièrement. Ses œuvres ne sont pas ethnographiques même s’il a su capter le caractère fugitif des personnages, elles traduisent les sensations qui l’ont étreintes : colorations puissantes et chatoyantes, contrastes de tons, jeux d’ombres et de lumières.
Cependant, la précision du relevé et des détails de ses tableaux de monuments, en font de véritables documents concernant le patrimoine monumental de ces contrées, et du Caire plus particulièrement.
Bien qu’essentiellement connu pour sa peinture orientaliste, Louis-Amable Crapelet a également peint la France, et plus particulièrement la Provence, où il s’était installé, et a participé à la renaissance artistique provençale sous le Second Empire.
Petite scène paisible pour cette aquarelle de Louis-Amable Crapelet. Point d’Orient mais un pont du Cinquecento qui traverse une rivière paresseuse. Comme toujours chez Louis-Amable Crapelet, les personnages, ici montant leurs ânes chargés de paniers, apportent une touche chatoyantes grâce à la couleur de leurs vêtements. Le trait est fin et précis.
Ce vieux pont de pierre s’harmonise avec le paysage sans relief, qui prend ainsi une belle consistance. Ses arches élevées et robustes étudiées pour canaliser les cures printanières intempestives, il semble se dresser là de toute éternité.