Jeune Fille aux Pervenches - Fanny Caille

Fanny Caille une portraitiste angevine

Fille d’Antoine Caille et de Janny Couturier, son épouse, Fanny Caille est née à Paris, en 1847. Élève dans un premier temps de la peintre et miniaturiste Nelly Marandon de Montyel, elle étudie ensuite sous la direction du peintre Charles Joshua Chaplin (1825-1891). Peintre très apprécié sous le Second Empire (il peignit des scènes de genre dans le goût du 18^ème siècle, exécuta des portraits mondains entre autres, et réalisa des décorations peintes dans le palais de l’Elysée, à l’Opéra Garnier et au Palais des Tuileries), il avait ouvert, en octobre 1866, dans son atelier du 23 de la rue de Lisbonne, l’un des premiers ateliers de formation artistique destiné aux femmes. Fanny Caille compléta sa formation auprès de Joseph Devers (1823-1882), peintre, sculpteur mais surtout céramiste d’art.

Installée à Angers, 28 rue Hanneloup, elle y enseigna le dessin et exposa régulièrement dans des galeries et salons angevins.

Elle meurt à l’hôpital d’Angers le 26 mai 1893, elle a 46 ans.

Jeune fille aux pervenches

Dans le goût des miniatures en émail très en vogue au 18ème siècle, et sans doute influencée par celles de Jean-Baptiste ISABEY (1767-1855), Fanny Caille livre avec cette œuvre sur céramique, un délicat portrait tout en douceur et en grâce élégante, d’une jeune demoiselle coiffée de perles et d’un bouquet de pervenches.

Surprenant par sa grande taille, ce portrait s’inscrit dans la mode d’un 19ème siècle où le portrait tient une place importante dans les demeures bourgeoises.

Sur un fond fleurdelisé qui laisse entendre quelque noblesse ancienne, Fanny Caille dresse le portrait d’une jeune fille au teint de lait dont le cou est ceint d’une curieuse fraise qui tient plus de l’ornement que de l’élément vestimentaire. La fraise, ou collerette avait en effet tenu une grande place dans l’habillement aussi bien masculin que féminin du 16ème siècle. Le regard, fixé sur le côté, est assez malicieux tandis que le demi sourire tout en retenu, n’attend qu’un signal pour éclore franchement.