Le Marchand de Pain - Matteo Brondy

Matteo Bondry, peintre meknassi

Formé à l’École vétérinaire de Maison-Alfort, il en sort diplômé en 1889. Il avait étudié parallèlement la peinture à l’Académie Jullian dans plusieurs ateliers dont celui de Tony Robert-Fleury  (1837-1911) et celui de Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938). Avant de rejoindre les rangs de l’armée en tant que vétérinaire, il effectue un voyage en Italie qui parachève sa formation artistique.

Envoyé en Afrique Noire où il effectue plusieurs missions, il est ensuite affecté à Meknès vers 1915. Avec les colonnes du général Poeymirau, il arpente le Moyen-Atlas.

À partir de 1918, il gère le syndicat d’initiative de Meknès pour lequel il peint des affiches ou des panneaux d’expositions. Il continue d’arpenter le Moyen-Atlas et en ramène des peintures et des aquarelles des différentes ethnies Berbères. Il révèle un Maroc encore inconnu, terre de séduction puissante et mystérieuse. Ses tableaux connaissent immédiatement un grand succès. « Sa vie dans le bled lui permettait de connaître la pensée des êtres qu’il peignait, relate Georges Louis, dans la Vigie Marocaine, hommes et bêtes, il les avait finement observés, avec une sympathie amusée et c’est surtout leur expression, leur pensée marocaine qu’il s’efforçait de reproduire. »

« Je considère, écrivait Matteo Brondy à l’un de ses amis, que la peinture doit être l'image de la vie et fixer du mieux qu'elle peut les belles scènes qui charment nos yeux, la lumière devant concourir à en souligner les effets et les rendre inaltérables dans notre mémoire. Et ce qui est vrai pour les grandes scènes de plein air ne l'est pas moins pour les scènes d'intérieur où les effets tamisés de la lumière concourent à rendre plus prenante l'impression de calme et de sérénité que nous ressentons malgré nous quand nous visitons une médersa. Ce sont ces émotions de chaque jour, ressenties dès mon arrivée à Meknès, qui m'ont attaché à cette ville où je me suis fixé depuis quinze ans. Tout ce que j'avais pu revêt d'orientalisme auparavant s'est trouvé réalisé du premier coup et ce fût le coup de foudre, qui dure toujours. J'ai aimé Meknès dès le premier jour et, depuis lors, mon cœur lui est resté fidèle. »

Le marchand de pain

Si les Berbères de l’Atlas ont fasciné et inspiré Matteo Brondy, les scènes animées des rues de Meknès lui fournissent également de nombreux sujets de peintures. Il ne se déplaçait jamais sans un carnet où il croque des scènes de rue, des expressions fugitives, s’attachant au pittoresque de ce qu’il voyait d’un œil perspicace et jamais blasé. Ici, Le marchand de pain, assis à même le sol devant un étal de fortune vend ces si délicieuses petites galettes rondes et moelleuses qui se cuisebt au four, et se dégustent trempées dans la sauce si parfumées des tagines.