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Époque
20ème siècle
Provenance
France
École
École française de peinture
Dimensions à vue
Hauteur : 32 cm
Longueur : 30 cm
Dimensions avec cadre
Hauteur : 49 cm
Longueur : 47,5 cm
Encadrement
Cadre en bois naturel et passe-partout biseauté écru
Signature
Signé E. Doigneau. au crayon rouge en bas à gauche.
Matériau
Aquarelle sur papier
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C’est dans une famille bourgeoise de Nemours, qu’Edouard Doigneau nait en septembre 1865.
Polytechnicien de la promotion 1885, il démissionne en 1900. Passionné par le dessin et la peinture, il décide de s’y vouer entièrement.
Il entre donc à l’académie Julian où il bénéficie de l’enseignement de Jules Lefebvre et de Tony-Robert Fleury avant d’ouvrir son propre atelier au 67 de l’avenue Berthier, à Paris.
Mais Edouard Doigneau n’est pas un peintre d’atelier. Il trouve son inspiration en arpentant, chevalet au dos, les landes bretonnes, la forêt de Fontainebleau, les sentiers de Camargue.
Aquarelliste, il recherche les belles lumières, les chaudes couleurs, et c’est ce qui l’amène au Maghreb dès 1904.
Il y retourne plusieurs fois en 1929 et en 1934. Il en rapporte des carnets dans lesquels il croque, dessine, peint à l’aquarelle sur le vif, des scènes pittoresques. Il fabrique lui-même ses carnets en utilisant des papiers de couleurs.
La Grande Guerre lui fait reprendre l’uniforme, il en croquera la dure réalité dans ses fameux carnets. Puis il poursuivra sa carrière entre la Camargue et les voyages au Maghreb.
Il s’éteint en 1954, à l’âge avancé de 89 ans.
Le trait est sobre, les tons sont chauds et cependant presque ternes. Le dessin n’est pas achevé.
Le ciel, dans les blanc et rosé n’est qu’esquissé, et représente comme une grosse tâche.
Il ne fait aucun doute que Edouard Doigneau n'a pas terminé son travail, car alors, ce ciel achevé aurait donné à l’œuvre tout son éclat et son piquant.
Cependant, telle qu’elle est, l’oeuvre a un certain charme intimiste.
Le cheval, un camarguais pur-sang, est lui-aussi inachevé, il lui manque les sabots… mais ce détail passe presque inaperçu tant l’oeil est capté par l’allure générale du Gardian. Portant veste et gibecière, celui-ci tient son trident à peine esquissé. L’œuvre porte quelques coups de crayon, ainsi que quelques indications rapides concernant les couleurs griffonnées.
Bien qu’inachevé, cette aquarelle reste un bien joli portrait de gardian camarguais, que Juliette Figuier retranscrit dans son ouvrage « Le Gardian de la Camargue » :
Le gardian, frustre en apparence,
Contemplatif et réservé,
Goûte le loisir de rêver,
Dans le vertige du silence.
Quand au ciel clair la lune luit,
Gardant la bouvine sans bruit,
Il regagne son chaume et songe,
Au monde vain qu’il prise peu,
Aux cités couleur de mensonge.
Vivre en gardian, c’est tout son vœu !
En cette première moitié du 20ème siècle, la Camargue est celle du marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943), manadier et écrivain, disciple de Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, et félibre convaincu.
Quelques grands domaines agricoles se partagent les terres humides et salées de la Camargue que les troupeaux, la manado, vivant à l’état demi-sauvage, entretiennent en y pâturant.
Tandis qu’en juillet 1909, le marquis de Baroncelli crée la Nacioun Gardiano (la Nation Gardiane) dont l’objectif est de défendre et de maintenir les traditions camarguaises. Les Gardians fixent ainsi leur tenue vestimentaire et toutes leurs traditions.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel