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École
École française de sculpture
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 32 cm
Longueur : 15 cm
Largeur : 16 cm
Terrasse : 9 X 8 cm
Poids : 2497 gr.
Signature
Sur le dessus gauche de la terrasse, Rancoulet.
Titré
Sur le rebord de la terrasse : Gambetta
Matériau
Bronze à patine brune.
Fonte
Marque des fondeurs Monméja et Gourp sur le rebord gauche de la terrasse.
GTG2BRANCOULETGAMB
Divers éléments biographiques se heurtent et se contredisent concernant ce sculpteur qui, malgré une production prolifique, ne semble pas avoir attiré l’attention des critiques d’art de son époque. Les informations que nous pouvons avoir aujourd’hui le concernant sont donc très éparses. Est-il né le 5 avril 1842 à Sorrèze, dans le Tarn, ou à Bordeaux ? D’aucuns le font naître en 1870 et mourir en 1915. Si Louis d’Auray, dans son Dictionnaire des artistes, et l’Annuaire statistique générale (…) du département de la Gironde nous confirment une naissance en 1842, ils ne peuvent nous éclairer sur sa date de mort, étant l’un et l’autre publiés dans les dernières années de la décennie 1880… Emmanuel Bénézit, dans son Dictionnaire, se réfugie derrière un confortable « 19ème siècle ». Quant à l’annuaire des inventeurs et Artistes industriels, dans son édition de 1891, elle recense Ernest-Henri Rancoulet comme statuaire demeurant au 87 de la rue Oberkampf à Paris, mais sans précision sur sa date de naissance.
Bref ! Une chose de certaine néanmoins, c’est qu’Ernest Rancoulet étudia à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, où il exposait dès 1867. Le Salon des Artistes Français présentait ses sculptures à partir de 1870, sans doute s'installa-t-il, à ce moment-là, à Paris.
Ernest Rancoulet produits des statuettes néoclassiques, représentant des sujets mythologiques aussi bien que des figurines d’élégantes de diverses époques, des bustes et des médailles. Ses œuvres sont pour beaucoup des bronzes d’ameublement, incorporées dans des compositions (pendules et cartel, encriers, vases, jardinières, lampes, candélabres, torchères, vases et coupes, ornementations diverses) que l’on pouvait, par exemple retrouver dans le catalogue de la Maison Alix Levy.
Fils d’un immigré génois installé à Cahors, qui y tenait un bazar, et d’une quercinoise, le jeune Léon Gambetta naquit un 2 avril 1838 dans la capitale du Quercy. Dans son enfance, il eut l’œil droit crevé, ce qui ne l’empêcha nullement de poursuivre de brillantes études qui le menèrent à la carrière d’avocat. À l’âge de 21 ans, il obtient sa naturalisation.
Son œil mort, infecté, menaçant de rendre aveugle le second, il fut opéré et doté d’un œil artificiel.
Homme de conviction, résolument républicain, Léon Gambetta fut rapidement élu député (en 1869), sur un programme radical : liberté totale de la presse, suffrage universel, séparation de l’Eglise et de l’Etat, gratuité d’une école laïque et obligatoire, l’instauration d’un impôt sur le revenu. Son talent d’orateur, la pertinence de ses idées, la justesse de son expression firent de lui le chantre de l’opposition républicaine.
Fervent opposant au Régime de Napoléon III, et défenseur des héritages de la Révolution, Léon Gambetta n’hésite pas, après la chute de Sedan et la capture de l’Empereur, à proclamer la République, à l’Hôtel de Ville de Paris, le 4 septembre 1870, avec Jules Favre et Jules Ferry. Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Défense Nationale, il refusa néanmoins la capitulation : « On a signé à notre insu, sans nous avertir, sans nous consulter, un armistice dont nous n’avons connu que tardivement la coupable légèreté, qui livre aux troupes prussiennes des départements occupés par nos soldats (…). Français, songeons à nos pères qui nous ont légué une France compacte et indivisible : ne trahissons pas notre histoire (…). Nous chasserons l’étranger ! ».
Afin d’organiser la levée des troupes, il quitta la capitale encerclée en ballon pour rejoindre Tours. Galvanisée par ses harangues, une garde nationale se constitue. Cependant, la résistance au sein même de son gouvernement le contraignit à la démission.
Léon Gambetta n’en lâcha pas pour autant la politique. Père des lois constitutionnelles de 1875, chef incontesté de la majorité républicaine en 1876, qui poussèrent conservateurs et royalistes a abandonner le pouvoir (1877), Gambetta était alors au sommet d’une popularité si colossal qu’elle attira sur lui l’opprobre de toute la classe politique, et une fois de plus, il fut écarté du pouvoir. Il fut cependant rappelé en 1881 par Jules Grévy. Il entreprit alors de grandes réformes favorables à la classe ouvrière (nationalisation des Chemins de Fer, création d’un impôt sur le revenu, reconnaissance du droit syndical). Évidemment, ces mesures n’étaient pas du goût de tout le monde, et notamment de la puissante caste des banquiers qui fait chuter son ministère 74 jours plus tard. Ce fut alors, qu’à la fin novembre 1882, Gambetta se blessa à la main et au bras droits. La septicémie le gagna, et, le soir du 31 décembre, le « héraut de la République » s’éteignait, âgé de 44 ans.
Léon Gambetta devint, après sa mort, le symbole de la République. Paris, Cahors, Bordeaux, Saïgon, Nice, se dotent de statue du célèbre avocat républicain. Les plus grands sculpteurs du temps sculptent son buste ou sa statue. Des services de table à son effigie sont commercialisées avec grand succès.
Notre sculpture restitue le Gambetta orateur, tribun exhortant les Français à la lutte, après la chute de Napoléon III, emporté par sa volonté de convaincre, soulignant d’un doigt magistral son propos qu’il tonitrue d’une voix puissante : « Français, élevez vos âmes et vos résolutions à la hauteur des effroyables périls qui fondent la patrie ! Il dépend encore de nous de lasser la mauvaise fortune et montrer à l’univers ce qu’est un grand peuple qui ne veut pas périr, et dont le courage s’exalte au sein même des catastrophes ! »
La République conserve le souvenir de cet homme politique exceptionnel, aux convictions affirmées, dont il ne dévariera jamais, et qui savait les défendre avec une aura de puissance qui marqua les esprits encore longtemps après sa disparition.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel