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Sculpteur
Auguste Henri Carli 1868-1930
Époque
1916 pour le chef-modèle
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 40 cm
Largeur : environ 18 cm
Longueur : env. 20 cm
Poids : 8,10 kg
Signature
Sur le dessus de la terrasse : A. Carli
Daté sur la base : juin 1916
Dédicacé au dos : Jacques, Roger, Michel à leur Cher papa en souvenir du 31 juillet 1916
Sur l’avant de la terrasse : Écusson de Verdun : Passera pas
Matériau
Bronze à patine brun-vert.
GTGBCARLI
Marseillais et sculpteur, fils de Jean-Louis Carli et de Pauline Marie Bianchi, Auguste Henri Carli naquit le 2 juillet 1868 dans la cité phocéenne. Son frère Louis François Carli vit le jour quatre ans plus tard, le 11 avril 1872 (Il mourra le 19 décembre1957). Tous deux sculpteurs, profondément attachés à leur ville, ils créèrent un atelier-musée, situé rue Neuve, et travaillèrent essentiellement pour la cité. Auguste réalisa l’escalier de la gare Saint Charles, un bas-relief monumental allégorique sur le thème de l’Épargne pour l'hôtel de la Caisse d'Épargne situé à l'intersection de la place Estrangin et du cours Pierre Puget. Il présenta au salon de 1902 un groupe monumental représentant le Christ et Sainte Véronique qui lui vaut une médaille de première classe. Acheté par l’État qui l’attribue au musée de Marseille, une souscription permet d’en offrir une réplique à la cathédrale de la Major. La place Joseph Etienne lui doit la monumentale fontaine du Triomphe d’Amphitrite, inaugurée en 1906 et commandée par Henriette Albrand, la fille de l’armateur Joseph Etienne. On trouve parc Borély le monument à Paul Peytral, homme politique marseillais (1842-1919), une statue du sénateur Victor Leydet (1846-1915) à Aix-en-Provence, ou à Salon-de-Provence, une statue de l’homme politique Camille Pelletan (1845-1908), et à Nîmes, les sculptures décorant le monument aux Morts.
Même s’il meurt à Paris un 28 janvier 1930 à l’âge de 62 ans, Auguste Carli mena une carrière presqu’exclusivement marseillaise. Sans doute, les portes parisiennes lui avaient-elles été fermée parce qu’il n’avait obtenu, en 1896, que le second prix de Rome. Il avait néanmoins obtenu commande, par l’État, de deux sculptures pour le porche central du Grand Palais, à Paris. Cet élève du sculpteur marseillais Émile Aldebert (1828-1924), Auguste Carli avait gagné, en 1890, en remportant le concours de l'École des Beaux-Arts de Marseille, une bourse qui lui permit de rejoindre l’atelier de Jules Cavelier (1814-1894) à l'École des Beaux-Arts.
Essentiellement connu pour ses œuvres monumentales, Auguste Carli nous livre avec ce groupe, une sculpture chargée du souvenir d’un épisode si meurtrier de la Grande Guerre : la bataille de Verdun.
Tandis que son jeune frère François avait, quelques années après lui, lors de son tirage au sort, fait jouer de son double statut d’ouvrier d’Art selon l’article 23 du Conseil de Révision, et de fils d’étranger (Italien) pour se demander sa réforme, Auguste Carli lui, ne refuse pas son destin. Il avait donc 22 ans, lorsque le 12 mars 1890, il tirait le numéro 40, qui l’envoyait rejoindre, pour trois longues années de service, le 102ème Régiment d’Infanterie. Le 21 septembre 1891, promu soldat de 2ème classe, il passait au 46ème Régiment d’Infanterie, puis 4ème d’Infanterie. Retourné à son atelier marseillais du numéro 6 de la rue Neuve, à Marseille, le 12 mars 1893, il s’engage néanmoins dans la réserve active du Régiment actif d’Infanterie stationné à Marseille, où il effectuera régulièrement ses périodes, puis au 115ème Régiment Général d’Infanterie.
Aussi, lorsque guerre fut déclarée, et que par le décret du 1er aout 1914, la mobilisation générale était décrétée, Auguste Carli était prêt. Mais en 1914, notre Auguste Carli qui était de la classe 1888, portait allégremment ses 47 ans. Comme tous les plus âgés des mobilisés, il est incorporé dans le service des GVC (Gardes des Voies de Communications), au Camp retranché de Paris. Rapidement toutefois, sa classe ainsi que celle de 1887 sont démobilisées pour diverses raisons. Mais lui resta, et le 19 avril 1915, il rejoignait le front. Aucune permission, une vie rugueuse dans les tranchées que l'on prenait, cédait pour les reprendre à nouveau avant de les abandonner... Auguste Carli résiste comme il peut. Cependant, notre sculpteur n'était pas une force de la nature : sa taille médiocre,1m62, sa carrure fluette, sa faible constitution et des douleurs rhumatismales insupportables lui valurent d’être réformé une première fois, le 15 novembre 1916, puis une seconde fois, le 23 février 1917, avant d’être démobilisé le 19 novembre 1918.
Il était là, dans l’enfer des tranchées de Verdun, Auguste Carli, participant aux combats d’une rares violence, sous une pluie d’obus (plus de 60 millions…), subissant les attaques de gaz, vivant dans les conditions les plus incertaines qui soient. Ce soldat adossé à la palissade d’une tranchée, un poing fermé, l’autre serré sur son fusil, les sourcils froncés sur un regard âpre…déterminé à résister et à vaincre, c’est lui, Auguste Carli, mais ce sont aussi ses frères d'armes, tous ceux qui ont combattu.
La dédicace au dos de la sculpture, la rend encore plus émouvante.
« Jacques, Roger, Michel à leur Cher papa en souvenir du 31 juillet 1916 »
Est-ce une sorte d’ex voto de trois fils à leur père décédé à Verdun ?
Est-ce le cadeau-souvenir offert par ses fils à l'un Poilu de la Grande Guerre, en souvenir d’une bataille dont il est sorti vivant ?
Toutes les hypothèses sont permises…
Il n’en reste pas moins que ce bronze émouvant est le bel hommage d’un Poilu à tous les Poilus, ses frères d'armes.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Longueur | environ 20 cm |
Hauteur | environ 40 cm |
Table | environ 18 cm |
Poids | 8,10 kg |
Signature | sur le dessus de la terrasse |
Époque | 1916 pour le chef modèle |
Daté | sous la signature juin 1916 et dédicacé au dos |
Matériau | bronze à patine brun-vert |