Thérèse aux Roses - Fr M Bernard

Étonnant personnage que ce Louis Richomme aux multiples talents.

Né à Vire dans le Calvados en 1883, il entre à la Trappe de Soligny en août 1907, après avoir été apprenti serrurier, puis apprenti ferronnier d’art. En 1911, abandonnant la ferronnerie, il vient à la sculpture. Il se forme de ses erreurs, de ses maladresses et de ses tâtonnements : il met cinq ans à achever (1917) sa première statue Reine et Mère de Miséricorde. Le 20 décembre 1913, il est ordonné prêtre, la quarantième année de la naissance de Thérèse de Lisieux.

Entrée au Carmel le 9 avril 1888, Thérèse Martin prend l’habit le jour de ses 16 ans et devient Thérèse de l’Enfant Jésus. Elle prie puisant sa source à la lecture des Saintes Évangiles, pratique la charité autant qu’elle le peut, approfondie sans cesse sa foi. Elle devient rapidement un exemple pour toutes.

Mère Agnès de Jésus, qui est aussi Pauline, sa sœur aînée, lui demande de rédiger ses souvenirs d’enfance. Thérèse laisse son âme exprimer son amour de Dieu, et écrit ces poèmes spirituels, qui touchent l’âme du frère Marie Bernard qui développe une grande vénération.

En 1917, c’est avec une grande humilité toute teintée de modestie qu’à la demande de mère Agnès de Jésus, il réaliste la première des 18 statues qu’il sculptera de Thérèse de l’Enfant Jésus. Il ne travaille pas que pour le Carmel de Lisieux. Il produit de nombreuses œuvres, le plus souvent monumentales, toujours joyeux, tout au long d’une carrière qui s’étire jusqu’aux années 1950. Ses frères de la Trappe le surnomme « professeur de joie », cette joie lui vient de la spiritualité de Sainte Thérèse, qu’il suit comme aux premiers jours. Après avoir inventé une machine à sculpter des médailles, il l’améliore pour qu’elle puisse en sculpter jusqu’à 12 à la fois… Entre 1950 et 1975, il façonne ainsi plus d’une quarantaine de médailles (dont près de 25 pour la maison Balme de Saumur).

Le dimanche 10 août 1975, frappé par un infarctus, il est s’éteint après une longue vie (95 ans) fructueuse de prières et d’œuvres.

Frère Marie-Bernard réalise Thérèse aux Roses en 1922. Pour cette sculpture, il s’inspire d’un tableau peint par sœur Geneviève de la Sainte-Face, Cécile Martin de son nom de baptême, sœur de Thérèse.

Née en 1869, Cécile Martin entre au Carmel à la mort de son père, Louis Martin, en septembre 1894, rejoignant ainsi ses trois sœurs, Marie, sœur Marie du Sacré Cœur ; Pauline, sœur Agnès de Jésus, prieure du Carmel depuis l’année précédente et Thérèse. Leur cousine Marie Guérin entre même à son tour au Carmel sur ces entrefaites. Elle s’éteint au Carmel de Lisieux le 25 février 1952.

Représentant Thérèse dans ses voiles de Carmélite, pressant contre son cœur un crucifix recouvert de roses. En 1923, pour la béatification de Thérèse, une version de cette statue, en marbre blanc est érigée devant le Carmel de Lisieux. (Thérèse de l’Enfant Jésus sera béatifiée le 17 mai 1925, 28 ans après sa mort).

Une véritable industrie naît autour de cette sculpture. Les ateliers Saint Joseph de l’Office Central de Lisieux la reproduisent en quantité industrielle, en plâtre, peinte, dans toutes les tailles possibles. Elle est également éditée en bronze.

En 2000, au moment où le père Pierre Descouvement publie sa biographie de Louis Richomme (Sculpteur de l’âme. Un trappiste au service de Thérèse, éditions Gieldé), il estime que cette statue a été reproduite à plus de 300 000 exemplaires.