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C’est à Angers, qu’Etienne Le Rallic naquit un 23 mai 1891.
Si sa mère porte en elle toute la douceur angevine, son père lui, est issu d’une longue lignée d’arides paysans bretons du pays de Quelven (au cœur du Morbihan non loin de Lorient qui ne parlaient pas un mot de français, portaient les cheveux longs, le chupen (le chapon rond breton), le bragou braz (les larges culottes bouffantes) et les guêtres.
Rien de surprenant qu’il puise son inspiration dans la figure si typée de son aïeul breton pour croquer quelques-uns de ses personnages…
Il aimait à raconter qu'il avait commencer très tôt à dessiner.
Il n’avait que 14 ans, se souvenait-il en tirant sur sa pipe, qu’il vendait déjà ses dessins à ses camarades du collège Saint-Vincent de Rennes, ville où son officier de père était en garnison.
À 20 ans, nanti du blanc-seing paternel, il s’installa à Paris. Par l’une de ces fortunes extraordinaires qui peuvent conditionner toute une existence, il rencontra, dans le train qui l’emmenait vers Paris, le directeur d’un périodique satirique illustré, Fantasio (qui existait depuis 1906). Celui-ci, séduit par son coup de crayon, l’engagea sur le champ.
Dans une veine différente, il décrocha également un contrat pour Le Sourire, cet hebdomadaire parisien « exotique, pittoresque et intime » fondé en 1899, connut pour sa légèreté et son humour coquin. Il collabora avec Le Sourire jusqu’en 1930, produisant des vignettes polissonnes, et sans état d'âme, avec le grand rival de ce journal, Le Rire.
Le Rire, 15/04/1911, n° 428
En 1912, son service militaire l'amena à l’École de Cavalerie de Saumur. Si bien que lorsqu’éclata la Première Guerre, il incorpora le 21ème Dragon. Il y découvrit l'univers de la cavalerie, et se prit de passion pour les chevaux.
Agent de liaison, il fut blessé à la cuisse.
La guerre terminée, Etienne Le Rallic resta mobilisé jusqu'en 1919. Il poursuivit sa carrière d’illustrateur, jamais interrompue d'ailleurs, puisque pendant la guerre, il avait collaboré avec l’hebdomadaire satirique La Baïonnette. Fondée en 1915, le journal se consacrait, comme son titre le laissait entendre, à l’univers de la Grande Guerre.
La Baïonnette, 2ème année, n°60, jeudi 24 août 1916
Toujours à charge contre l’ennemi, le journal s’attachait, avec humour et un brin de dérision, à croquer les travers de la vie des soldats, mais aussi de toute la société (les mères de soldats, les blessés, la cherté de la vie, les impôts, les profiteurs, les mariages de guerre et bien d’autres sujets encore). Le journal cessa de paraître en 1920, mais alors, Etienne Le Rallic collaborait à de nombreuses autres revues.
La Baïonnette n°58, août 1916 La Baïonnette n°132 10 janvier 1918
Il collabora à Cœurs vaillants et Âmes vaillantes, Flic et Piaf, La Semaine de Suzette, revues à destination d’un public jeune.
Il composait les illustrations des « romans-films », prémices de la Bande Dessinée. Les romans-films étaient une succession de vignettes sans bulles mais sous lesquelles un texte explicitait le dessin.
Les Aventures de Sitting Bull, 1954
D’un trait aussi sûr que rapide, s Etienne Le Rallic ne reprend jamais ses planches qu'il croque à la plume. Ses dessins sont minutieux et rigoureux, toujours documentés avec une extrême rigueur.
La Croupade La Courbette
Dubonnet, Cheval de Guerre (Musée d'Angers)
En 1933, une terrible chute de cheval (double fracture du crâne et perte d’un œil) l’obligea à une immobilisation d’une année. S'il ne remonta pas à cheval, il ne cessa de le croquer, aussi bien dans les bandes dessinées (Poncho Libertas, la cavalière du Texas, Jojo cowboy, Yan Keradec, etc), dans des vignettes humoristiques, des scènes équestres et même un traité d’hippologie (qu'il publia à Saumur).
Mais la maladie vint l'affaiblir. Il cessa de dessiner. Son épouse à ses côtés, il se retira, dans une petite ville d’Eure-et-Loir, Sorel-Moussel où il s’éteignait, quelques années plus tard, le 3 novembre 1968.
Dernier petit clin d’œil à la passion de toute une vie, ce fut sur une carriole tirée par un cheval qu’il gagna sa dernière demeure...
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