Jean TARRIT, apprenti sabotier
Né le 31 décembre 1865 dans la petite commune de Châtillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain, le jeune Jean Tarrit se révèle très tôt doué pour le dessin et la sculpture : il n’aimait rien tant que tailler les branches de saules pour leur donner forme.
Entré comme apprenti dans l’atelier de sabotier de son père, Claude, il s’amuse, une fois les tâches réalisées, à sculpter toutes sortes de décorations sur les sabots, qui obtenaient, auprès de la gent féminine, un franc succès.
La sculpture le tient, la carrière de sabotier n’est pas pour lui...
Une intervention providentielle
Le maire de Châtillon-sur-Chalaronne, Victor Dugas, le dote d'une bourse d'études, l'aide dans son installation à Paris, lui permettant d'intégrer l'École des Beaux-Arts.
Jean Tarrit est conjointement accepté dans les ateliers de Gabriel-Jules THOMAS (1824-1905, Prix de Rome, statuaire de renom bénéficiant de nombreuses commandes de l'État et la préfécture de Seine, il se lance dans l'enseignement à partir de 1884 et jusqu'en 1891) et d’Augustin-Jean MOREAU-VAUTHIER (1831-1893, spécialisé dans les figures allégoriques et mythologiques).
Ainsi formé, le jeune sculpteur ouvre son propre atelier. Il expose, dès 1895, régulièrement pendant une quinzaine d'années, au Salon des Artistes français. S’il ne dédaigne pas le plâtre, l’argile ou la pierre, il n’aime rien tant que sculpter le bois, le premier des matériaux qu'il ait façonné.
Inspiré dans sa jeunesse par les individus qu’il croisait dans la rue, il s’oriente vers des sujets plus animaliers et sculpte, avec une grande affection, les chats.
Au pays du Couchant Lointain
À partir de 1910, attiré par le Maroc, il y effectue de nombreux voyages. Il produit de nombreuses œuvres qu'il présente aux Salons de la Société des Peintres Orientalistes français et de la Société coloniale des Artistes français.
C’est ainsi qu’il propose, en 1914, le Porteur d’eau marocain, ainsi qu’un Marocain revenant du marché. Ces deux bronzes lui valent une bourse coloniale, le Maroc étant depuis 1912 et jusqu'en 1956 sous Protectorat de la France.
Notre artiste s’installe donc à Tanger. Son inspiration est désormais entièrement tournée vers ce pays. Il expose aux Salons de la Société Coloniale des Artistes français. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur en février 1938.
Homme simple, loyal et généreux, il est, malgré sa discrétion, fort apprécié de tous. Il s’éteint rue des Vignes, à Tanger, le 2 mai 1950.
commentaires
Laissez votre commentaire