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Sculpteur
Ernest Dagonet 1856 - 1926
Époque
1903 pour le chef modèle
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : 37 cm
Longueur : 14 cm
Largeur : 10 cm
Signature
E. Dagonet
Titré sur un cartouche de bronze
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune reposant sur un socle en marbre noir.
Composé de plusieurs pièces, le bronze est complet malgré une très légère usure de patine à l'auriculaire gauche.
GTGBDAGONET
Ernest Dagonet naquit à Châlons-en-Champagne, le 4 mai 1856. Il y mourut le 30 juillet 1926 après une carrière de sculpteur bien remplie. Installé à Paris en 1881, il suivit les enseignements de Jean-Paul Laurens (1838-1921) pour la peinture, et pour la sculpture d’Emmanuel Frémiet (1824-1910) et de Augustin Moreau-Vauthier (1831-1893) dont il épousa la fille, Isabelle Louise Pauline (1863-1941) en 1885.
Il exposa sa première œuvre au Salon des Artistes Français à partir de 1883 où il récolta de nombreuses récompenses. Au Salon de 1886, son Christ au tombeau (que l’on peut admirer aujourd’hui au Musée de Saint-Dizier en Haute-Marne) est récompensé d’une mention honorable. Trois années plus tard, l’Etat lui commande une œuvre importante, La Nuit Pleine, qui est exposée au Palais du Sénat. L’Exposition Universelle de 1900 le récompensa d’une médaille d’argent.
Sculpteur animalier avant tout, il fut aussi un très bon portraitiste (bustes) sans pour autant négliger les sujets religieux. Il s’attachait volontiers à représenter des scènes violentes ou douloureuses. L’Ève chassée du paradis (SAF, 1894) est considérée comme son chef-d’œuvre. Il est également l’auteur de la tombe du peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), au cimetière de Montmartre.
En 1902, Ernest Dagonet présente au Salon des Artistes une très originale statue de La Marseillaise. Le thème de cette oeuvre tenait beaucoup à coeur à Ernest Dagonet, dont le père avait pris le commandement du Premier Bataillon des Mobiles de la Marne, en 1870.
Celle-ci représente un jeune tambour aux pieds nus, étrangement vêtu d’une longue jupe sur une veste à brandebourg, et coiffé d’une sorte de képi se terminant originalement comme un bonnet de nuit. Le jeune tambour porte sur son épaule un tambour d’armée et brandit dans sa main droite un rameau d’olivier, symbolisant la palme de la victoire, entremêlé aux baguettes du tambour. Le jeune tambour avance en chantant. En chantant la Marseillaise.
Combien cette statue est originale dans sa symbolique ! Un jeune tambour, au visage juvénile mais néanmoins indéniablement masculin, vêtu d’une jupe qui évoque plus la cantinière que le tambour, et entonnant la Marseillaise !
Le jeune tambour marche en avant en rythmant les pas de ceux qui vont à la bataille. Le symbole patriotique est fort. Point de tambour, mais l’hymne national pour emmener les soldats aux combats. Mais la Marseillaise évoque la féminité par sa forme grammaticale. La jupe, élément féminin, corrige ce petit hiatus entre masculinité et féminité…
L’État acheta cette sculpture très patriotique. Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux- Arts, Joseph Chaumié, natif d’Agen, en fit don à sa ville natale qui la plaça square de la Porte-du-Pin. Mais en 1942, alors qu’Agen était occupée par les Allemands, les autorités d’occupation firent fondre la statue pour en récupérer à des fins militaires la matière première. En plus de supprimer toute référence à l’hymne français, interdit. (Depuis 2016, la Marseillaise trône à nouveau à Agen, réalisée à partir de moulage fait sur celle de Riom – Puy-de-Dôme).
La France, en pleine tourmente révolutionnaire, déclare la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792. Quelques jours plus tard, au cours d’une soirée, le maire de Strasbourg, le baron de Dietrich, fait remarquer que la France d’alors ne possède aucun chant qui unifierait les troupes et les galvaniseraient. Un jeune capitaine du Génie, Claude-Joseph Rouget de Lisle, poète et musicien à ses heures, frappé par cette constatation, compose alors le Chant de guerre pour l’armée du Rhin.
Les couplets, pleins d’énergie et de patriotisme, soutenus par une musique et un rythme vif et alerte, séduisent un bataillon de Fédérés marseillais qui l’adoptent et le popularisent quelques semaines plus tard lorsque, parti de la rue du Tapis-Vert, à Marseille, il gagne Paris à pieds en en scandant les paroles. Le chant s’impose sous le nom d’Hymne des Marseillais puis Marseillaise. Un décret du 26 messidor an III (14 juillet 1795), la déclare hymne national. Cependant, la Marseillaise est interdite sous l’Empire puis la Restauration. La Révolution de 1830 la ramène sur les lèvres des soldats mais ce n’est que sous la Troisième République, en 1879, qu’elle redevient l’hymne national.
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel