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Sculpteur
Adrien Etienne Gaudez 1845-1902
Époque
Chef modèle en plâtre présenté au Salon des Artistes Français de 1889
Acquise par l’État en 1892
Provenance
France
École
École française de sculpture
Dimensions
Hauteur : env. 60 cm
Largeur : env. 29 cm
Profondeur : env. 22 cm
Poids : 17,20kg
Terrasse : 19 X 17 cm
Signature
Arrière droit de la terrasse : A. Gaudez
Cartel sur la bordure de la terrasse portant le titre de la sculpture : Louison la bouquetière à la tête des femmes de la Halle. 5 octobre 1789
Matériau
Épreuve en bronze à patine brune.
Composée de plusieurs pièces, elle est complète. Elle repose sur une terrasse légèrement rectangulaire.
Patine légèrement usée par endroit.
GTGBLOUISONGAUDEZ
Adrien-Etienne Gaudez est né à Lyon le 9 février 1845. Il a 17 ans lorsqu’il s’installe à Paris après son admission à l’École des Beaux-Arts, (2 octobre 1862). Il entre dans l’atelier de François Jouffroy, tout nouvellement nommé professeur à l’École des Beaux-Arts. Grand Prix de Rome, sculpteur académique et statuaire renommé (on lui doit de nombreuses statues monumentales visibles sur les façades de l’Opéra Garnier, de la Gare du Nord, du Louvre, du Palais de Justice, de l’Eglise de la Madeleine…), François Jouffroy (1806-1882) forma de nombreux sculpteurs de talents tout au long des 18 années que dura son enseignement.
Talentueux à l’imagination débordante, Adrien-Etienne Gaudez expose pour la première fois au Salon des Artistes Français en 1864, une Nymphe Égérie en plâtre.
En 1870, il s’enrôle pour défendre la patrie, et se retrouve prisonnier, le temps de la guerre, en Allemagne, dans la ville de Magdebourg.
Après son retour de captivité, il reprend sa carrière de sculpteur, et collectionne les médailles tant aux salons qu’aux expositions universelles. Il est régulièrement élu pour être jury du Salon, ce qui lui vaut maintes fois d'être hors concours, ne pouvant être juge et partie !
Il reçoit quelques commandes d’Etat, et de municipalités comme Montargis, Alès, Tours et bien sûr Neuilly-sur-Seine, la ville où il réside.
Sa demeure, sise au 56 boulevard d’Argenson comprend un atelier, très spacieux, qui s’élève au milieu d’un grand jardin, et disparait, au printemps et à l’été, sous les plantes grimpantes et les roses trémières.
Adrien-Etienne Gaudez apprécie d’y recevoir ses amis, des critiques d’art en vogue, tel Emile Bergerat, dit Caliban, le gendre de Théophile Gautier, Ernest Judet et Paul Belon, ou des sculpteurs non moins célèbres tel Auguste Rodin, Joseph Osbach (1851-1894), Benoît-Lucien Hercule (1848-1913) ou encore l’américain Paul Wayland Bartlett (1865-1925) qui amenait dans son sillage de jeunes misses américaines, à qui Adrien Gaudez enseignait la sculptures (elles exposèrent même au Salon de 1888).
Travailleur infatigable, dans un style très académique, mais toujours empreint de grâce et d’une grande souplesse de facture, Adrien Gaudez sculpte avec précision, cisèle avec finesse. Il s’affirme par ses figures toutes originales, brodant à l’infini sur des sujets de genre à costumes. Lorsqu’il s’éteint, précocement à l’âge de 58 ans, en janvier 1902, il laisse quelques 138 sculptures…
La colère gronde. L’amertume enfle et résonne dans les estomacs creux des Parisiens. Les boulangeries sont vides. Depuis un moment, l’approvisionnement en blé ne se fait plus ou très mal sur la capitale. Le pain manque. Et voilà que l’on apprend, le 2 octobre 1789, que la veille, à l’Opéra royal de Versailles, un grand banquet a été donné pour le Régiment des Flandres qui vient juste de regagner ses pénates versaillais. Trop, c’est trop !
Le mécontentement bouillonne, enfle et croît. Au matin du 5 octobre, il explose. Les poissardes, ces vigoureuses femmes des Halles se regroupent dans le quartier Saint-Antoine. C’est décidé, elles vont à Versailles : « Nous partons chercher du pain !» scandent-elle au rythme du tambour que bat une jeune bouquetière de 17 ans, Louise Marguerite Chabry mais que tout le monde appelle Louison. Poussées par la hargne, l’excitation et la fureur, sans doute aussi une excessive consommation de vin, les « Dames de la Halle » marchent d’un pas ferme vers Versailles. Des hommes se sont glissés dans le cortège, vêtus de vêtements féminins pour passer incognito. Un petit détour par l’Hôtel de Ville et la troupe pille le magasin d’armes. Et comme il n’y a pas de mal à se faire du bien, détroussent dans la foulée les réserves d’argent de la municipalité.
Arrivées à Sèvres, les « Dames de la Halle » sont surprises par une violente ondée qui ne les épargne pas. Il en faut plus, bien plus pour les décourager. Galvanisées par le tambour de Louison, elles crient, hurlent, scandent des imprécations plus ou moins gracieuses à l’encontre de Marie-Antoinette, rendue responsable de leurs misères. Elles arrivent à Versailles totalement déchainées. Elles sont entre 6 000 à 7 000. Elles envahissent la salle des séances, à l’Hôtel des Menus-Plaisirs. La confusion est la plus totale et s’ensuit une pagaille indescriptible. Jean-Joseph Mounier, président de l’Assemblée, est désigné pour conduire une délégation de poissardes auprès du Roi. Elles sont 10 à l’accompagner, dont Louison Chabry. Mais alors qu’elle se retrouve devant le roi, assaillie par trop d’émotion, la jeune Louison s’évanouit. Louis XVI la ranime en personne et lui promet de veiller à ce que la capitale soit promptement et correctement ravitaillée. Puis il sort sur le balcon, Louison à ses côtés. Le roi est ovationné. La royale promesse a calmé les esprits… quelques heures…
Si les évènements se sont ensuite enchaînés toujours avec autant de violence et de fracas, l’histoire n’a rien retenu d’autre du destin de Louison Chabry… Née à Paris en 1772, elle a 17 ans en ces jours furieux d’octobre 1789. Qu’est-elle devenue, cette héroïne éphémère de l’Histoire de France ? Si Adrien Gaudez ne l’avait mise en sculpture, qui se souviendrait d’elle aujourd’hui… ?
Les pieds nus sur pavés parisiens puis versaillais, notre petite héroïne Louison avance d’un pas déterminé, scandant chacun de ses pas au rythme du tambour qu’elle frappe d’un rythme hardi. Les traits juvéniles, le regard volontaire, coiffé d’une charlotte dont on doit le nom à la duchesse Duplessis-Mornay (1548-1606) sur laquelle elle a épinglé un papier où il est grossièrement écrit sa revendication « du pain », elle affiche au creux du décolleté un petit bouquet de renoncule qui rappelle que d’ordinaire, ce n’est pas en battant du tambour qu’elle gagne son pain, mais en vendant ses bouquets…
© Copyright textes et photos : Les Trésors de Gamaliel
Hauteur | 60 cm |
Épaisseur | 22 cm environ |
Largeur | 29 cm environ |
Poids | 17,20 kg |
Signature | sur la terrasse |
Époque | 1889 pour le chef modèle en plâtre |
Matériau | bronze à patine brune |